Maroc

Casablanca : l’Église Saint John, symbole de la culture de tolérance au Maroc

Elle est l’un des symboles de la coexistence et de la tolérance dans ce pays de confluences qu’est le Maroc, et une incarnation de l’âme d’une ville cosmopolite, Casablanca. L’Église de Saint John assume pleinement son statut de plus ancienne église du Maroc encore en activité, et de première église protestante édifiée dans la capitale économique.

Érigée au début du XXe siècle, cette majestueuse église anglicane incarne à la fois la richesse de l’histoire du Maroc et son héritage multiculturel, comme elle témoigne de l’authenticité d’une métropole ouverte sur le monde et attachée aux valeurs qui ont façonné son histoire. Ce lieu de culte est aussi une parfaite illustration de l’excellence des liens d’amitiés séculaires entre le Maroc et le Royaume-Uni, à commencer par sa construction, au cœur du cimetière anglais, qui fut le fruit d’une entente entre le Sultan du Maroc et le Roi d’Angleterre.

Bijou d’architecture
L’église évangéliste anglicane de Saint John est située dans une des rues les plus empruntées de Casablanca, la rue Guedj, à côté de l’hôtel Hyatt Regency. En raison de la fréquentation croissante, avec une communauté de migrants asiatiques et subsahariens de plus en plus nombreuse, l’église, grâce à une levée de fonds, a été restaurée et réhabilitée ces dernières années, tout en préservant ses particularités architecturales.

Outre sa valeur architecturale, l’Église Saint John revêt une symbolique particulière pour le Maroc. Dans un pays où différentes religions ont cohabité pacifiquement pendant des siècles, cette église témoigne de la capacité des Marocains à vivre en harmonie, indépendamment de leurs croyances religieuses.

Témoin silencieux
Au fil des décennies, l’église Saint John a été le témoin silencieux de nombreux événements historiques et culturels au Maroc. De l’ère coloniale à l’indépendance et au-delà, elle a survécu aux tumultes de l’histoire et continue de représenter un lien tangible avec le passé du Maroc.

Le 12 mai 1905, Bruce Maclean, le Consul britannique à Casablanca, afin de pouvoir enterrer son jeune fils décédé prématurément et en l’absence de cimetière chrétien dans la ville, a initié la pose de la première pierre de l’église, qui sera construite à l’extérieur des anciens remparts de la Médina. Un an plus tard, l’église était déjà prête mais n’a été inaugurée qu’en 1911. Depuis, le bâtiment constitue une grande valeur historique pour la ville de Casablanca.

Au-delà de l’événement funèbre qui a présidé à sa construction, l’église a également marqué une période de l’histoire puisqu’elle a servi de refuge lors du célèbre débarquement américano-britannique, qui a eu lieu en 1942 à Casablanca durant la Seconde guerre mondiale.

Un lieu de recueillement
L’église est restée, depuis, un lieu de rencontre pour les fidèles, mais également un endroit d’intérêt pour les visiteurs de la ville Blanche, en particulier les amoureux du patrimoine historique qui viennent admirer son architecture occidentale non sans une touche marocaine, et sa décoration aux détails captivants. Outre les prières, l’église évangéliste est ouverte pour l’organisation de cérémonies d’enterrement, de funérailles, de mariages, entre autres.

L’église de Saint John, toujours ouverte pour ceux qui souhaitent prier dans l’un des lieux de culte chrétiens les plus authentiques de Casablanca, continuera de narrer cette culture singulière au Maroc, celle faite des valeurs de coexistence, de tolérance et de dialogue interreligieux, offrant un témoignage édifiant de son passé et un ancrage solide pour son avenir.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO


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