Casablanca : après des décennies d’attente, l’Avenue Royale relancée

Le Conseil de la commune de Casablanca a adopté une convention de partenariat destinée à accélérer la réalisation de l’Avenue Royale, un projet structurant imaginé dès les années 1970 mais longtemps resté en suspens. Entre relogement, aménagements urbains et création d’espaces verts, ce chantier symbolise l’ambition de la métropole de rivaliser avec les grandes villes mondiales.
Le Conseil de la commune de Casablanca a approuvé, lors d’une session extraordinaire tenue mardi, une convention de partenariat destinée à accélérer la réalisation du projet de l’Avenue Royale, l’un des chantiers les plus emblématiques de la métropole.
La convention, adoptée dans le cadre des efforts collectifs pour faire aboutir ce projet structurant, définit les responsabilités des différentes parties prenantes : la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), la Wilaya de la région Casablanca-Settat, sous l’égide du ministère de l’Intérieur, l’Agence urbaine, la Commune de Casablanca et la Région. Elle prévoit également la cession par la SONADAC, à titre gracieux, des actifs immobiliers situés sur le périmètre de l’Avenue Royale, ainsi que le transfert à Casablanca Iskane & Équipements (CIE) des prérogatives jusque-là confiées à la SONADAC.
Ce transfert couvre des missions essentielles comme le relogement et l’indemnisation des populations concernées, la libération et la démolition des occupations, mais aussi l’aménagement d’un parc urbain public au cœur du projet. La convention fixe enfin les modalités de contribution financière des signataires, ainsi que les mécanismes de gouvernance via des comités de pilotage et de suivi.
Pour la présidente du Conseil communal, Nabila Rmili, ce chantier «renforcera la position de Casablanca en tant que métropole à l’égal des grandes villes mondiales». Elle a insisté sur son caractère exceptionnel, qualifiant l’Avenue Royale de «plus important chantier urbain en Afrique». L’achèvement du projet est prévu «dans les mois à venir», offrant à Casablanca un axe structurant conçu comme un nouveau visage urbain, modernisé, attractif et à la hauteur des ambitions économiques et culturelles de la capitale économique.
Ce projet ne se déploie pas isolément. Il s’inscrit dans une dynamique urbaine plus large qui comprend l’aménagement et l’extension de parcs publics dans plusieurs arrondissements, l’ouverture récente de toilettes publiques gratuites et modernes, ainsi que des investissements dans la mobilité, la salubrité et les services urbains.
Un projet ancien, longtemps en suspens
L’idée de l’Avenue Royale remonte aux années 1970, période où Casablanca cherchait à repenser son urbanisme pour relier le centre historique à son front atlantique. Mais en raison de contraintes financières et institutionnelles, le projet a connu plusieurs reports et est longtemps resté en suspens.
Dans les années 2000, la SONADAC avait été mandatée pour porter le projet, avec un programme ambitieux comprenant la réorganisation du tissu urbain, le relogement de milliers de familles et l’aménagement d’espaces publics modernes.
Cependant, la complexité foncière, le coût élevé des indemnisations et les difficultés de coordination entre acteurs ont ralenti l’avancée du chantier. Ce n’est qu’avec la création de Casablanca Iskane & Équipements (CIE) et le renforcement des partenariats institutionnels que le projet a retrouvé un nouvel élan. La convention adoptée en septembre 2025 marque ainsi une étape clé dans ce long processus, traduisant la volonté des autorités de donner un coup d’accélérateur décisif pour sa concrétisation.
S.N. / Les Inspirations ÉCO