Maroc

Banque centrale populaire : La marge d’intérêt s’effrite

Dans le sillage du repli de la cadence d’octroi des crédits, la structure des revenus bancaires semblent drastiquement changer, du moins pour la Banque centrale populaire, qui voit son produit net bancaire propulsé par les résultats des opérations de marché et la marge sur commission.

La décélération de l’évolution des crédits bancaires se lit désormais sur les résultats. C’est du moins le cas de la Banque centrale populaire. En effet, bien que le produit net bancaire croisse de 5,5% sur le premier semestre de l’année en cours, la marge d’intérêt est en repli de 0,4% à 5.255 MDH, contre 5.278 MDH en juin 2015. Cette baisse a été compensée par la forte progression de la marge sur commission de 22,2% à 1.105 MDH et le résultat des opérations de marché de 18,4% à 1.469 MDH. Dans le détail, l’additionnel du produit net bancaire (de l’ordre de 422 MDH) est généré à hauteur de 54% par les résultats des activités de marché et 48% par la marge sur commission. Les autres activités bancaires n’y contribuent qu’à hauteur de 4% tandis que la marge d’intérêt a eu un effet restrictif de 5%.

La marge d’intérêt c’est 70% du PNB sectoriel
L’effritement de la marge d’intérêt bancaire, qui touche désormais tout le secteur, découle de deux situations. Tout d’abord du côté des crédits, les taux débiteurs empruntent une tendance baissière depuis plusieurs années, en dépit de l’accentuation des risques, souligne Mohamed Benchaaboun, président directeur général de la Banque centrale populaire. Ce mouvement s’explique aussi bien par la recrudescence de la concurrence (du fait de la rareté des crédits de qualité) que par la baisse tendancielle des taux de référence des BDT. Du côté des ressources, la prédominance historique des dépôts non rémunérés dans la structure des ressources a dilué l’impact de la baisse du coût des ressources, suite aux retraits successifs du taux directeur.

Dans ces conditions, la marge d’intérêt, qui représente en moyenne 70% du PNB sectoriel, se contracte, mettant sous pression les revenus bancaires, poursuit le président. Par ailleurs, parallèlement à la baisse des revenus des crédits accordés par la banque, celle-ci a vu sa part de marché, dans les crédits à l’économie, reculer d’un léger 0,1 point. En effet, au moment où le secteur bancaire affiche un total de crédits distribués de 794.228 MDH, le Crédit populaire du Maroc (la Banque centrale populaire avec ses filiales Banques populaires régionales) affiche à son compteur 194.544 MDH de crédits, soit une part de marché de 24,49%.


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