Maroc

Aviculture : cap sur le développement de l’amont

Le modèle économique de la filière avicole est scruté de près par les acteurs du secteur. Toute l’attention est dirigée vers le développement de l’amont de l’écosystème, à savoir les grands parentaux. Cette solution, bien qu’onéreuse, permettrait de stabiliser un marché toujours en proie à la spéculation des intermédiaires.

Avec l’augmentation des prix au kilogramme, qui atteint dans certains endroits les 30 dirhams, l’inquiétude s’est installée chez les consommateurs. Une inquiétude exacerbée à quelques semaines à peine du mois sacré de Ramadan. Entre craintes et coûts de revient élevés, la tension monte.

Réduire la dépendance
La situation est tellement critique que certains producteurs envisagent de diversifier leurs sources d’approvisionnement en intégrant les États-Unis et le Royaume-Uni à la liste des fournisseurs. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que les principales importations du Maroc concernent les parentaux, qui permettent de produire des poussins.

Or, selon Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA), deux grandes sociétés détiennent la quasi-totalité (plus de 94%) du marché international. Il s’agit de Ross et Cobb, toutes deux basées aux États-Unis.

«Pour réduire notre dépendance aux parentaux importés, il s’avère important d’investir dans une production locale. C’est loin d’être une mince affaire, dans la mesure où peu de pays disposent de cet amont de l’écosystème. L’ambition est justement d’installer des unités de production de grands parentaux (GP) au Maroc, en partenariat avec ces entreprises. À noter que ces installations requièrent des investissements importants», précise le président de la FISA.

Offre vs demande
S’agissant des prix, le chef de l’interprofession indique que la cherté des viandes rouges a incité à une plus forte consommation des viandes blanches, ce qui a fait flamber la demande. Et comme le veut la loi du marché, quand la demande est importante, les prix augmentent.

Cependant, le président de la FISA souligne que, contrairement aux viandes rouges, la filière avicole ne bénéficie pas de subventions de l’État. L’unique avantage reste l’exonération des droits de douane sur les importations.

Côté production, le professionnel rassure, affirmant que la production est en augmentation (entre 14% et 26%). Elle le sera davantage avec l’approche du mois de Ramadan. Il faut noter, par ailleurs, que le processus de production prend du temps. Il faut attendre six mois à un an avant de recevoir les parentaux.

Par ailleurs, il faut compter 25 semaines avant la reproduction. Pour ce qui est des prix, le coût de revient est estimé actuellement à 18 DH par kilo, sorti de ferme, et le prix de vente au détail à 21 DH/kg. Cependant, l’intervention des intermédiaires contribue à renchérir le marché.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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