Maroc

Aquaculture : où en est la station de démonstration de Sidi Ifni ?

Financée à hauteur de 2,5 millions de dollars par la Norvège et les Pays-Bas, la station de démonstration piscicole et mytilicole au large des côtes de Sidi Ifni est au stade de l’achèvement de la procédure d’adjudication des appels d’offres. Détails…

Plus d’une année après l’annonce de la réalisation de la station de démonstration/formation pour la production de poissons et de coquillages au large des côtes de Sidi Ifni, quel est l’état d’avancement de ce projet ? Lors d’une visite présidée, ce mercredi, à Sidi Ifni, par Merethe Nergaard, ambassadrice de Norvège au Maroc, Florence Rolle, représentante de la FAO au Maroc et Majida Maarouf, directrice de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA), l’écosystème dans lequel sera implanté ce projet d’appui au développement des métiers de l’aquaculture au Maroc a été exploré par une délégation multipartites.

Doté d’une enveloppe de 2,5 millions de dollars, ce projet est né d’un partenariat entre le département de la Pêche maritime du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime en plus de l’ANDA, la FAO, et les ambassades de Norvège et des Pays-Bas au Maroc qui en sont les bailleurs de fonds. Les contributions financières de ces pays s’élève respectivement à 1,65 million et 850.000 dollars.

Actuellement, le projet qui a accusé du retard en termes d’avancement à cause du contexte pandémique, est au stade d’achèvement de la procédure d’adjudication des appels d’offres. C’est pourquoi, les partenaires veulent prendre les choses en main afin d’aller de l’avant dans la réalisation de ce projet visant à répondre à la demande croissante d’assistance technique de la part des opérateurs aquacoles. Outre la réunion avec les autorités locales, la délégation a visité l’enceinte portuaire de Sidi Ifni et la halle aux poissons en plus du Centre de qualification de pêche maritime (CQPM) et le point de débarquement aménagé de R’Kounte ainsi que la délégation des pêches maritimes.

«Depuis l’annonce de la réalisation de ce projet, nous avions démarré les échanges d’expériences, avec notamment la Norvège et les Pays-Bas pour la réalisation de cette station de démonstration en termes de recherche, investissement et technologies.

Actuellement, nous sommes en train de finaliser l’identification des bureaux d’étude qui permettront la conception et la configuration de cette station qui servira à des fins de formation théoriques et pratiques en mer à Sidi Ifni pour la pisciculture et la conchyliculture», explique Florence Rolle, représentante de la FAO au Maroc. Il va sans dire que ce projet est accompagné par le service d’Aquaculture de la FAO au niveau de son siège à Rome pour les aspects techniques, notamment les termes de références des appels d’offres, l’identification et l’évacuation des offres.

Un partenariat public-privé
«Ce projet de station de démonstration/formation à Sidi Ifni permettra à travers ce partenariat public-privé de booster ce secteur et générer plus d’emplois en faveur de la jeunesse marocaine à travers ce secteur porteur de croissance économique», souligne Merethe Nergaard, ambassadrice du royaume de la Norvège au Maroc.

Pour rappel, le projet prévoit l’installation de cette station de démonstration/formation pour la production de poissons et de coquillages au large des côtes de Sidi Ifni ainsi que la formation de formateurs, ouvriers spécialisés et ouvriers qualifiés dans tous les métiers de l’aquaculture afin de disposer des qualifications nécessaires adaptées aux exigences du secteur. La station sera conjuguée à des formations théoriques dans le Centre de qualification professionnelle maritime (CQPM) de Sidi Ifni.

«Ce projet offrira aux investisseurs un modèle sur lequel les investisseurs peuvent se baser pour le développement de leurs projets tout en les accompagnant durant leur installation dans le cadre de l’offre aquacole régionale, à travers cette plateforme de formation et démonstration», indique Majida Maarouf, directrice de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA).

Les composantes du projet
Toujours selon l’ANDA, «le projet sera décliné en trois composantes, à commencer par la mise en place des cages de démonstration. Ces structures de démonstration seront installées à la zone de R’Kounte au nord de Sidi Ifni. Elles seront exploitées par un partenaire privé qui dispose déjà des autorisations nécessaires. C’est lui qui se chargera des frais d’exploitation, de maintien et de fonctionnement de ces stations de démonstration», précise d’emblée la directrice de l’ANDA. Parallèlement, le Centre de qualification professionnelle maritime (CQPM) de Sidi Ifni sera mis à niveau et équipé pour les besoins précités de la formation en aquaculture.

Ce projet prévoit aussi le développement de modules de formation pour les cibles identifiés. Aujourd’hui, les profils recherchés sont en premier lieu ceux du niveau de techniciens et ouvriers qualifiés ou spécialisés en aquaculture. C’est pourquoi, les besoins actuels de formation au niveau national tablent sur la formation de plus de 700 techniciens, 1.600 ouvriers, 600 plongeurs, sans compter les cadres techniques et les chercheurs.

Plan aquacole: 850 ha répartis sur 48 unités
Au niveau de Sidi Ifni, cette station de formation/démonstration permettra selon l’ANDA la formation de 100 ouvriers, une trentaine de techniciens et formateurs en aquaculture. Le plan d’aménagement aquacole, réalisé par l’ANDA dans la Région Guelmim-Oued Noun (6,49% du territoire national) y compris la province de Sidi Ifni, a identifié 1.320 ha de superficie totale dédiée au développement des projets aquacoles, notamment en pisciculture et conchyliculture. Cette structure disposera d’une capacité de production de 43.000 tonnes pour un investissement total de 1.000 MDH et la création de 1.200 emplois directs.

Dans le détail, l’offre aquacole dans la région offre 850 hectares, répartis sur 48 unités de production, pour la réalisation des projets de fermes aquacoles. Les 48 unités de production disponibles pour la mise en place des fermes aquacoles se répartissent sur 35 unités de production, de 15 ha chacune, pour la conchyliculture et 13 unités de production, de 25 ha chacune, pour la pisciculture.

Mode opératoire

Selon l’étude de conception et assistance à la maîtrise d’œuvre pour l’implantation et l’appui à l’exploitation de cette station de démonstration, les deux fermes mytilicole et piscicole seront installées au niveau de parcelles aquacoles appartenant au partenaire privé dans le cadre d’un partenariat avec l’ANDA. L’opérateur privé assurera l’approvisionnement en alevins et en alimentation, l’entretien et le gardiennage des stations aquacoles et la mise à disposition des deux fermes pour les actions d’apprentissage au profit de formateurs, porteurs de projet et futurs apprentis. La ferme pédagogique sera composée de deux pilotes.

Le premier pilote piscicole avec cages de grossissement de poissons et des équipements de pisciculture annexes, pour une production annuelle minimale de 180 tonnes, et un pilote mytilicole avec deux filières de grossissement d’environ 50 tonnes de coquillages et une filière de captage de naissain de moules.

Yassine Saber / Les Inspirations Éco


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