Maroc

Aphrodisiaques vendus sur internet : les consuméristes montent au créneau

Se passant d’ordonnance, certains produits aphrodisiaques ou autres remèdes contre les dérèglements de la prostate ont envahi – depuis quelque temps – le marché marocain, se faisant passer souvent pour de la phytothérapie. Une situation qui inquiète l’Observatoire marocain pour la protection du consommateur (OMPC). Son président et fondateur, Hassan Aït Ali, explique que ces produits qui échappent à tout contrôle traversent illégalement la frontière, et peuvent avoir des conséquences fâcheuses pour les utilisateurs.

Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de personnes n’ayant rien à voir avec la médecine vendent des produits dangereux, censés remédier aux troubles érectiles ou autres dysfonctionnements prostatiques. Les commerçants de ces produits se présentent généralement sous couvert de coopératives agricoles ou d’exports en herboristerie.

«La loi 17-04 est claire. Toute production pharmaceutique est autorisée par le ministère de la Santé avec un respect minutieux d’un certain nombre de conditions industrielles. Bien que naturels et traditionnels, les médicaments ne peuvent être produits par des coopératives ou «spécialistes» en herboristerie. En cas d’effets secondaires, les consommateurs ne pourront même pas contacter les vendeurs qui peuvent changer de numéro à n’importe quel moment», alerte Hassan Aït Ali, président-fondateur de l’Observatoire marocain pour la protection du consommateur (OMPC).

Les autorités saisies
Face à un phénomène qui prend de l’ampleur, l’OMPC a décidé d’agir. Une liste de vendeurs sera adressée aux autorités compétentes la semaine prochaine. «Nous avons également publié un communiqué qui a été largement relayé et qui a dérangé les vendeurs de ces produits. Nous ne sommes pas contre la médecine traditionnelle tant qu’elle s’applique dans un cadre légal clair afin de respecter les conditions sanitaires normatives», poursuit le président de l’OMPC. La question est d’autant plus sensible qu’en dehors des circuits légaux de contrôle, les produits incriminés exposent leurs utilisateurs à de nombreux effets secondaires indésirables. «Au lieu de traiter les troubles érectiles, les consommateurs de ces produits risquent la stérilité», explique notre interlocuteur.

Silence coupable
Après avoir tiré la sonnette d’alarme, l’OMPC pourrait se porter partie civile dans la poursuite judiciaire par la suite pour faire bouger les lignes. Ce sera sans compter sur la coopération citoyenne, aucune plainte n’ayant été déposée pour l’instant. Probablement par tabou. La récente arrestation d’un vendeur de ces produits n’a pas empêché ce dernier de récidiver, gagnant même davantage de visibilité en réalisant des millions de vues sur les réseaux sociaux.

«Nous demandons au ministère de la Santé, à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires et aux autres autorités compétentes de coopérer avec nous. Nous allons également porter un soutien indéfectible aux autorités locales et sanitaires et cela aboutira très certainement à des résultats fructueux», promet Hassan Aït Ali, qui appelle aussi l’Ordre marocain des pharmaciens à se mobiliser contre ces personnes qui «nuisent aussi à la santé publique».

«Nous allons signaler à travers des correspondances très précises ces actes de vente illégale», promet le président de l’OMPC. Ce problème en soulève un autre, encore non traité : la régulation de la publicité en ligne. Le cadre d’activité de la Haute autorité de la communication audiovisuelle s’arrête aux médias classiques et ne couvre pas les contenus sur Internet.

Mounira Lourhzal / Les Inspirations ÉCO



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