Maroc

Aménagement urbain : les plans d’aménagement rejetés sèment le doute

Avec le rejet de ses plans d’aménagement dans plusieurs arrondissements, la ville de Fès voit son avenir urbain sombrer dans l’incertitude. Cette situation n’est pas sans susciter une certaine inquiétude parmi les investisseurs potentiels et les résidents, alors que la croissance démographique soutenue et l’urbanisation rapide exacerbent les enjeux.

On assiste, dans la ville de Fès, à une situation préoccupante avec le rejet des plans d’aménagement (PA) de plusieurs de ses arrondissements par la tutelle, notamment Zouagha, Janane El Ouard et Saïss. Ceci a suscité un profond malaise parmi les investisseurs potentiels et les résidents, générant un sentiment d’incertitude quant à l’avenir de ces zones urbaines. Surtout que la ville repose, depuis 2008, sur un PA provisoire non approuvé par le ministère de l’Intérieur.

Cette situation est aussi exacerbée par une démographie qui ne faiblit guère et une urbanisation rapide, accompagnée d’une demande croissante en matière de logements, d’équipements et de services. L’un des problèmes majeurs liés à l’absence d’un PA est le manque de stabilité dans les informations fournies par les services communaux.

En effet, lorsqu’un investisseur souhaite s’informer sur la situation d’un lot de terrain ou d’une zone déterminée, les informations obtenues ont une durée de validité qui ne dépasse pas six mois. Cette instabilité pose un défi majeur pour les porteurs de projets, décourageant ainsi l’investissement.

Plusieurs infractions signalées
Il convient de rappeler que lors de l’élaboration du PA de l’arrondissement de Saïss, des membres de la commune ont signalé plusieurs infractions à la loi en vigueur, mettant en avant le soupçon de «favoritisme» dans le processus. Ces allégations ont conduit à des appels en faveur d’une commission d’enquête pour examiner de plus près ce projet. En outre, lors de l’étape de l’enquête publique, menée par la commune, pas moins de 208 requêtes ont été adressées au conseil communal, toutes rejetant le plan d’aménagement en question.

Lors de la présentation des plans au conseil de la commune, Abdeslam El Bakkali, président du conseil communal, avait souligné que ces nouveaux plans d’aménagement sont le fruit des efforts consentis sur plusieurs fronts entre les différents partenaires au niveau local, dont la wilaya de la région, l’agence urbaine, l’inspection de l’habitat et de l’urbanisme, ainsi que les six arrondissements de la ville. Cependant, malgré ces efforts, le rejet des plans montre qu’il subsiste des préoccupations sérieuses quant à leur pertinence et à leur conformité aux lois en vigueur.

Un PA adapté à l’ancienne médina
La ville de Fès a entamé la procédure d’élaboration d’un plan d’aménagement spécifique pour l’ancienne médina. L’objectif de cette démarche est de mettre en place un cadre réglementaire visant à améliorer les conditions d’urbanisation, d’orientation et de gestion de cette zone emblématique.

Ce plan d’aménagement doit harmoniser les contraintes existantes avec les objectifs définis pour la ville, en prenant en compte les prévisions du nouveau Schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU), les orientations du Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), ainsi que les études et projets en cours ou programmés dans cette zone. Supervisé par l’Agence urbaine de Fès (AUF) et élaboré conformément à la loi sur l’urbanisme, ce plan couvrira une superficie de 300 hectares et englobera une population de 91.152 habitants.

Rappelons que l’ancienne médina, en tant que patrimoine culturel et historique universel, relève de l’arrondissement de la médina de Fès et de la municipalité de Méchouar Fès Jdid, et sa réhabilitation constitue un enjeu majeur pour la préservation de l’identité de la ville.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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