Maroc

Agadir : les vendeurs ambulants imposent leur diktat

Agadir voit depuis plusieurs mois des commerces anarchiques étouffer ses quartiers résidentiels et ses sites touristiques majeur. Malgré les directives fermes du wali Saaïd Amzazi pour rétablir l’ordre, le phénomène persiste. Une situation qui a de quoi inquiéter à quelques semaines de la CAN.

Agadir, chef-lieu de la région Souss-Massa et future ville hôte de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, voit son image et la qualité de vie de ses habitants gravement compromises par la prolifération incontrôlée des vendeurs ambulants, des food-trucks et autres commerces improvisés.

L’occupation illégale de l’espace public engendre des embouteillages quotidiens, en plus de graves problèmes d’hygiène et de salubrité, des nuisances sonores incessantes et autres problèmes d’insécurité. Le chaos est particulièrement saisissant dans les quartiers à forte densité résidentielle tels qu’Es-Salaam , Hay Mohammadi, Tilila, Dakhla et El Houda, où le nombre de commerces anarchiques ne cesse d’augmenter.

Les étals dressés devant les portes des immeubles, les trottoirs devenus impraticables, les voiries coupées à la circulation à cause de l’amoncellement des marchandises transforment des avenues entières en souk à ciel ouvert où l’anarchie règne et où les disputes entre piétons et automobilistes deviennent monnaie courante.

Le phénomène persiste toujours
Le wali Saaïd Amzazi a pourtant multiplié les directrices pour remédier à la situation, en appelant les agents d’autorité à restaurer l’ordre public. Cependant, force est de constater que malgré cette volonté affichée et ces interventions, le phénomène persiste toujours. Ce décor kafkaïen est peu à peu devenu la norme, les interventions des pouvoirs publics étant souvent limitées dans le temps.

En plus des nuisances causées aux riverains, il faut relever la concurrence déloyale imposée par les commerçants informels à ceux qui paient leurs redevances fiscales, mais aussi les risques pour la santé publique, du fait que certains opèrent en total irrespect des normes sanitaires.

L’impératif d’une stratégie globale
L’impact de cette anarchie est visible aussi aux abords des pôles majeurs de la ville qui ont connu une mise à niveau urbaine, tels que Souk El Had, dont les alentours sont constamment débordés par ce marché informel, et surtout le site historique de la Kasbah d’Agadir Oufella.

Ce dernier, en tant que premier site culturel et historique de la destination Agadir, voit l’expérience de ses visiteurs perturbée par le commerce informel et les activités nuisibles à ses abords. Vu l’ampleur prise au fil des années, le chaos des vendeurs ambulants s’est muée en une menace structurelle qui sape les efforts de modernisation et d’embellissement de la ville.

Il devient impératif qu’une stratégie globale et durable soit mise en œuvre, combinant une application ferme de la loi avec des solutions socio-économiques concrètes et pérennes, afin que la ville puisse enfin retrouver l’ordre et la propreté.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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