Maroc

Agadir : La Vallée du paradis se meurt

Le site touristique croule sous les ordures jetées par les visiteurs et les adeptes du camping. Une situation qui menace la pérennité du site.

La Vallée du paradis figure parmi les lieux naturels à visiter pour découvrir l’arrière-pays d’Agadir. Deux routes   via Aourir ou Alma mènent au site , situé dans la commune rurale d’Aqesri.  Cependant, quel que soit le trajet emprunté, on se heurte aux mêmes difficultés: la route est sinueuse, certains tronçons étant dans un état déplorable, pratiquement impraticables depuis les crues de 2014. Des conditions qui rendent l’accessibilité à ce site touristique très difficile. De plus,  la signalétique est quasi-inexistante, exception faite du panneau installé à l’entrée du site.

Pourtant, la Vallée du paradis fait partie intégrante du pays d’accueil touristique d’Imouzzar-Ida-Outanane (PATI), lancé en 2008, et de la fameuse Route du miel, prisée par les touristes. Ces derniers, avant d’arriver à destination, sont accueillis au niveau du parking par plusieurs jeunes qui offrent de transporter leurs affaires à dos d’âne. Après deux km de marche, un endroit surprenant surgit avec son ossature rocheuse, sa nature flamboyante et ses bassins naturels. Un paradis terrestre? Vraisemblablement non, puisque la vallée croule sous les ordures.

La pollution porte atteinte à l’attractivité du site, mais surtout à sa pérennité touristique dans la mesure où elle à la fois solide, liquide et olfactive. Cette situation a également poussé la commune rurale d’Aqesri, malgré ses moyens limités, à mobiliser des agents pour la collecte des déchets durant cette période estivale, sans oublier l’installation de trois poubelles -ce qui demeure insuffisant- par l’Association de la Vallée du paradis. Un dispositif qui ne résout pas le problème de l’entassement des déchets. Autre constat alarmant, bien que le camping soit strictement interdit, chose indiquée par un panneau installé à l’entrée du site, celui-ci est pratiqué de façon sauvage ou sur des terrains aménagés par les exploitants du site.

S’ajoutent à cela la prolifération des cafés informels et la pollution sonore. Mais au-delà des problèmes causés par la surfréquentation touristique, le pays d’accueil touristique d’Imouzzar-Ida-Outanane, y compris la Vallée du paradis, n’arrive toujours pas à faire l’objet d’une valorisation, tant sur le plan spatial que touristique. Selon le réseau de développement touristique rural (RDTR), le mode de gestion tant attendu par les professionnels est une condition sine qua non en vue du développement de ce site. En effet, depuis sa création en 2005, l’association du PATI, qui devrait gérer le pays d’accueil touristique et sa maison d’accueil, manque toujours de moyens financiers.

De plus, les différents cahiers des charges réalisés pour la gestion du PAT et sa maison d’accueil  sont tombés à l’eau en l’absence d’un budget de fonctionnement. Ce n’est pas tout: le site manque de toilettes publiques et d’autres infrastructures. Actuellement, bien que la SMIT se penche avec le Conseil régional Souss-Massa sur la création d’une société de développement régionale pour la mise en œuvre des projets touristiques découlant du programme Qariati, la Vallée du paradis souffre d’une dégradation constante.  Du côté des professionnels, le paiement des services environnementaux (PSE) semble être la seule solution pour sauver ces sites.  



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page