Aérien et tourisme : très belle année 2024 !
Les secteurs connexes de l’aérien et du tourisme ont réalisé une très belle année 2024 avec des records de trafic passagers et d’arrivées de touristes. Cette dynamique devrait se poursuivre en 2025, tout en relevant le défi de la qualité et des retombées en emplois.
L’annonce de la signature par Royal Air Maroc (RAM) de 16 nouvelles conventions avec de grandes agences de voyage chinoises, ce mercredi 18 décembre à Pékin, est à lui seul suffisant pour confirmer le rétablissement complet du secteur aérien au Maroc après le covid-19. Puisque selon les prévisions de l’Office national des aéroports (ONDA), le trafic aérien de passagers devrait dépasser les 30 millions de voyageurs cette année 2024, soit bien plus que le record de l’année dernière avec 27,1 millions de passagers.
Déjà avec les performances réalisées depuis le début de l’année (24,3 millions en neuf mois), cet objectif paraît réalisable, ce qui pousse d’ailleurs l’ONDA à se mettre dans une logique de Mondial 2030, avec une capacité portée à 80 millions de voyageurs.
D’ailleurs, pour cela, un investissement de 12,3 MMDH répartis sur trois exercices financiers (2025-2027) est d’ores et déjà annoncé, avec la mise à niveau et l’extension de nombreux aéroports dans plusieurs villes, à commencer par le plus grand d’entre eux, à savoir Mohammed V de Casablanca, qui aura sa troisième piste et l’agrandissement de ses terminaux.
Altitude
Sur le plan intérieur, c’est l’arrivée d’une troisième compagnie sur les dessertes domestiques qui a considérablement boosté le trafic passager. Il s’agit en effet de la compagnie low-cost irlandaise Ryanair, qui, depuis plusieurs mois, dessert une dixième destination, surtout depuis l’été dernier.
Pour sa part, la compagnie nationale remet le cap sur de nouvelles destinations à fort potentiel touristique, notamment les marchés chinois et sud-américains, surtout le Brésil. De quoi permettre le soutien de la notoriété acquise par le Maroc à travers le monde, depuis le Mondial de football au Qatar en 2022.
En un mot, la destination Maroc commence à se donner les moyens de ses ambitions, avec la RAM qui va quadrupler sa flotte aérienne à l’horizon 2037, tout en couvrant 100 nouvelles destinations internationales. Tout ceci a bien évidemment eu des retombées sur le plan touristique, puisque, là-aussi, les professionnels sont unanimes à parler d’un «Momentum du Maroc».
Record touristique
A l’instar de l’aérien, le tourisme continue lui aussi de battre des records, au fil des mois. En effet, les 15,9 millions d’arrivées touristiques enregistrées durant les onze premiers mois de l’année dépassent déjà le total de l’année précédente, qui fut d’ailleurs elle aussi une année de plein retour à la normale pour ce secteur stratégique de l’économie nationale.
En tout cas, du côté du ministère du Tourisme, on ne cesse de s’en féliciter, tout en faisant une corrélation entre les performances et les retombées en termes de création d’emplois, puisque l’on indique que le secteur du tourisme employait quelque 827.000 personnes en 2023, soit 25.000 nouveaux emplois directs par rapport à 2022.
Pour l’année 2024, il faudrait encore attendre avant d’avoir les indicateurs actualisés et à jour, tout indique que le marché de l’emploi devrait suivre la hausse de l’activité selon les professionnels, en plus de la dynamique de construction de nouveaux établissements touristiques et hôteliers, dans la perspective de l’organisation du Mondial 2030.
Qualité
Mais, au-delà de ces résultats, ce défi de création d’emplois doit être relevé, afin de soutenir la politique gouvernementale. L’autre défi demeure la qualité de l’offre, sachant que le Maroc s’apprête à accueillir l’Afrique et le monde dès 2025, avec la CAN puis 5 ans plus tard avec le Mondial.
Aussi bien au niveau des aéroports que des établissements touristiques et hôteliers, l’accent devrait impérativement être mis sur cette montée en gamme de l’offre de qualité. Il y va de la capacité du Maroc à tenir son rang en tant qu’acteur incontournable du secteur touristique mondial et un point de repère sur la carte internationale du trafic aérien.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO