Maroc

2018 : Actions ou produits taux ?

52% des 688 sondés en ligne par Flm ont indiqué préférer investir dans les actions en 2018. De l’autre côté, les produits taux ont attiré 48% des personnes qui ont répondu au sondage. Au départ, dans le cadre d’une approche Top Down, nous pouvons revenir sur le tableau économique attendu en 2018. Ainsi, selon BAM, la croissance du PIB devrait ressortir à 3% en 2018 contre 4,1% en 2017 à cause d’un effet mécanique. En effet, en neutralisant l’effet de l’agriculture, le PIB des activités non agricoles devrait poursuivre son amélioration, passant d’un taux de croissance de 2,2% en 2016 à 2,7% en 2017, avant d’atteindre 3,4% en 2018 et 3,6% en 2019. Au niveau de l’inflation, celle-ci s’établirait à 1,5% en 2018 contre sur une moyenne de 0,7% en 2017, après 1,6% en 2016. Par ailleurs, le crédit bancaire au secteur non financier, qui devrait terminer 2017 sur une croissance de 4,5%, verrait le rythme d’évolution se situer autour de 5% pour les deux prochaines années. Quant au déficit budgétaire, son niveau devrait se situer, au terme de 2017, à 3,5% du PIB. Pour les deux prochaines années, l’ajustement budgétaire devrait se poursuivre conformément aux orientations du gouvernement. Ainsi, le déficit devrait se situer autour de 3% du PIB. Justement, le sujet du déficit budgétaire nous permet de faire la transition au sujet des produits taux.

En effet, sur le papier, rien ne plaide -a priori- pour une tension sur les taux car, en plus du déficit budgétaire maîtrisé, selon la loi de Finances, la levée nette du Trésor sur le MLT est estimée à 31 MMDH pour 2018, dont 23 MMDH en devises, ce qui situe ces chiffres à un niveau normal. Aussi, sur le moyen terme, l’objectif des autorités est de ramener le niveau de la dette publique à 60% du PIB d’ici 2021, contre 64,3% en 2017. Toutefois, la méfiance s’impose aussi au niveau des taux car plusieurs éléments qualitatifs sont à surveiller, à l’instar de la survenance attendue en 2018 du régime de change flottant, la remontée des taux de la FED ou la perspective d’organisation de la Coupe du monde 2026. Un autre indice réside dans la préférence affichée par les gérants envers les émissions de dette privée à taux d’intérêt révisable annuellement. Cette méfiance s’impose d’autant plus que le niveau absolu des taux semble peu élevé après un long cycle baissier. Ainsi, le taux d’intérêt des DAT d’un an est à 3,09% quand celui des bons du Trésor à 5 ans est de 2,75%. Mieux, au troisième trimestre 2017, le taux d’intérêt moyen des crédits immobiliers n’était que de 5,09%. Concernant le marché actions, après deux années de croissance et une hausse cumulée de près de 38% au 27 décembre, le potentiel demeure intact, notamment en raison de la faiblesse des taux d’intérêt en valeur absolue. Aussi, le tableau de bord fondamental est positif avec une croissance économique non agricole en hausse constante, une progression des bénéfices semestriels ainsi que de la masse bénéficiaire totale en 2017, en plus du flottement du dirham à terme.

Par ailleurs, les dividendes, qui sont souvent moins mis en avant, demeurent à un niveau intéressant avec un rendement moyen de 3,6% pour le marché actions. Mieux, certains secteurs affichent des taux de 6% comme le courtage ou les sociétés financières.  


Farid Mezouar
DG de FL Market

 Action ou taux, que conseillez-vous pour 2018 ?
Tout dépend de la duration des fonds placés car, sur un  investissement de 6 mois, il est difficile de recommander exclusivement la classe d’actifs des actions. À l’inverse, à partir de 3 ans et pour une épargne longue, le marché actions s’impose, eu égards aux éléments fondamentaux cités comme le flottement du dirham ou la reprise de la croissance non-agricole. Selon nos calculs, sur les 25 dernières années, le marché boursier a offert un rendement annuel moyen de plus de 10%.

Faut-il préférer les BDT ou la dette privée ?
Pour les particuliers, l’arbitrage mérite d’être étudié car certains émetteurs offrent une prime de risque intéressante qui dépasse les contraintes de liquidité ou de qualité de signature. Mais plusieurs émissions de dette privée ne sont pas ouvertes aux petits porteurs, ce qui les oblige à passer par la case OPCVM ou celle de la gestion privée. Aussi, cette classe d’actifs est réservée aux investisseurs avertis.  



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