Maroc

17e Congrès de l’Istiqlal: Nizar Baraka joue la carte de l’union de tous les istiqlaliens

Nizar Baraka a proposé un programme à l’image de celui d’une entreprise qui veut sortir de la crise et reconquérir son leadership. Un projet basé sur 5 objectifs dont l’amélioration de la gouvernance du parti et la résolution des conflits en interne. Une Charte du militant et un Code d’éthique devront renforcer la confiance des istiqlaliens et du citoyen dans l’action politique. Baraka veut utiliser les moyens qu’offre le plaidoyer, et les pétitions pour mieux défendre les attentes des électeurs.

Le portrait de Allal El Fassi qui trône à côté du pupitre ressemble beaucoup à Nizar Baraka. La symbolique est forte pour le candidat au poste de secrétaire général du Parti de l’Istiqlal qui prône le retour aux fondamentaux et au référentiel du parti. À quelques jours du 17e Congrès national, les deux candidats officiels, Hamid Chabat et Nizar Baraka, croisent le fer chacun dans son style, diamétralement opposé à celui de l’autre. Hier à Rabat, Baraka qui présentait son programme dans une salle comble, faisait figure non d’un zaïm, mais plutôt d’un homme de consensus, celui de la situation qui privilégie l’unité des rangs. Ce grand oral, organisé par l’Alliance des journalistes istiqlaliens, a permis à cet homme posé et respecté de montrer qu’il peut mobiliser plus que son rival. D’ailleurs à la conférence, tenue il y a une dizaine de jours par Chabat, ce dernier était seul à l’estrade, esseulé alors que même ses acolytes ont pris parti pour le jeune Nizar qui symbolise le renouveau d’une formation, certes historique, mais qui a perdu beaucoup de son éclat ces quatre dernières années.

Comment reconquérir la confiance ?
D’entrée de jeu, Baraka a planté le décor d’un programme pragmatique, présenté dans un jargon proche de celui de l’entreprise que du monde politique. C’est un peu la mode ces dernières années chez d’autres partis politiques en vue. «Je propose un projet, basé sur une approche participative, pour une offre istiqlalienne concurrentielle», a-t-il lancé. Il n’a pas fait l’économie des benchmarks avec la situation économique internationale, soulignant, à propos de la politique de l’emploi qu’il a critiquée, que 60% des métiers n’ont pas encore été créés. Cela fait sept mois que cette vision, qu’il qualifie d’espoir, germe pour unifier le parti autour de principes clairs et surtout du nouveau candidat. Baraka avait même lancé un sondage au sein de la maison istiqlalienne et mené des tournées régionales des débats. Résultat, son projet devrait alors répondre à une volonté commune au sein du parti. Pour lui, la solution est intérieure mettant à contribution toutes les sensibilités au sein de l’Istiqlal. L’objectif étant de réacquérir la place du parti et la confiance dans le rôle qu’il peut désormais jouer. Baraka a fait le constat suivant, la confiance dans les partis et les institutions élus s’amenuise alors que la conscience politique chez le citoyen a évolué. Il a expliqué ce phénomène contradictoire par la hausse du seuil des attentes et cette dictature de vouloir tout sur le champ. S’y ajoute le déficit en emploi qui touche 2 millions de jeunes qui ne sont pas formés et n’ont pas encore trouvé de travail.

Fini la politique du spectacle
Cinq objectifs principaux résument la vision de Baraka. D’abord, renforcer la confiance au sein du parti, enrichir son référentiel basé sur l’islam et la défense de l’union du pays et son intégrité ainsi que la démocratie dans le carré de la monarchie constitutionnelle. Viennent ensuite, la gouvernance, la transparence et la démocratie interne, la concentration sur les attentes du citoyen et enfin le renforcement de la place et l’influence du parti au sein du paysage politique. Pour y arriver, il faut une nouvelle génération d’outils et d’action politique. «Nous vivons une crise d’encadrement, de confiance et un dualisme qui scinde les partis en des bons et des mauvais», a-t-il glissé. Il a aussi critiqué ce qu’il a qualifié de politique du spectacle qui supplante les projets et les alternatives qu’il faut apporter aux citoyens. Pour dépasser cette situation, il faut un nouveau concept de l’exercice de la politique à travers quatre rôles. D’abord l’écoute et l’interaction avec les citoyens, ensuite, le plaidoyer pour encadrer le débat public et adopter les attentes du citoyen. Toutefois, depuis la sortie de la loi sur les pétitions en août dernier, il n’y en a eu aucune. Tertio, avoir une vision stratégique pour changer les choses. Enfin, agir à travers les collectivités locales qui sont la vitrine du parti et proposer des solutions concrètes pour l’emploi et l’accès des citoyens à leurs droits fondamentaux.

L’auto-critique est la panacée
Mais concrètement que propose Baraka pour re-cimenter le parti?Mais concrètement que propose Baraka pour re cimenter le parti? Le candidat du renouveau est pour que les décisions émanent de la discussion, loin de l’incitation militarisante et des procédés d’intimidation. «Je n’imaginais jamais que le parti puisse se référer à la justice pour régler ses différends. Il faut qu’on mette en place des mécanismes de résolutions de conflits en interne», a-t-il tonné. Et d’ajouter que le discours partisan doit être en harmonie avec le référentiel et les valeurs du parti. Baraka propose dans ce sens de créer l’Institution de la pensée égalitariste pour proposer des solutions aux grandes problématiques ainsi que le Comité d’éthique et un musée de l’histoire du parti.


Une question de gouvernance

Nizar Baraka est très à cheval sur la gouvernance politique. Il n’y a pas mieux pour clarifier le rôle de toutes les institutions du parti y compris et surtout celles régionales. Plus concrètement, il propose de renforcer l’institution des inspecteurs de l’Istiqlal et réfléchir à des programmes contractuels entre le parti et ses organes locaux et régionaux avec un bilan annuel et un guide des procédures pour la reddition des comptes. Tout cela doublé d’une stratégie de communication interne qui s’impose. Le parti, rappelons-le, préside plus de 200 communes et deux régions. Pour aider tout ce beau monde à imaginer et mettre en application des politiques cohérentes, Baraka fait appel aux alliances des avocats, des économistes…pour qu’ils assistent les présidents des collectivités locales. Et pour rendre son âme au militantisme, Baraka pense qu’il est nécessaire que chaque militant consacre un jour par mois à l’encadrement. Il veut aussi améliorer l’accueil dans les antennes et inspections régionales du parti et surtout créer des espaces d’accueil pour les sympathisants de l’Istiqlal. 


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