Système de santé français : Emmanuel Macron annonce un plan de sortie de crise
Le président français a assuré récemment vouloir aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort et prendre des décisions radicales.
Le président français Emmanuel Macron a dévoilé récemment ses réponses pour «sortir de ce jour de crise sans fin» dans lequel s’est enfoncé le système de santé français, avec une réorganisation du travail à l’hôpital d’ici juin et une accélération du recrutement d’assistants médicaux. «Je sais l’épuisement personnel et collectif, ce sentiment parfois de perte de sens qui s’est installé, le sentiment au fond de passer d’une crise à l’autre», a déclaré le président de la République en présentant, pour la première fois depuis sa première élection en 2017, des vœux spécifiques aux acteurs de la santé.
Devant des soignants réunis au Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne, il a assuré vouloir «aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort et prendre des décisions radicales». Le président a rappelé les mesures de son premier quinquennat, comme la suppression du «numerus clausus» qui plafonnait le nombre d’étudiants en médecine, décidée dans son plan de 2018. Ou le «Ségur de la santé» qui, après l’irruption de la pandémie de Covid-19 en 2020, avait permis d’injecter 12 milliards d’euros annuels pour mieux rémunérer les soignants et 19 milliards pour investir dans les hôpitaux. Mais dès sa campagne pour sa réélection au printemps, il avait reconnu que c’était insuffisant, et fait de la santé l’un des deux chantiers majeurs de son second mandat, avec l’école.
Rappelant que la formation de nouveaux médecins allait prendre du temps et qu’il faudrait donc «une décennie» pour «changer» le système, il a prévenu qu’il faudrait «vivre dans les années qui viennent» avec cette pénurie de soignants. Il a donc annoncé des solutions pour pallier ce manque par d’autres moyens, en dégageant «du temps de médecin face aux patients (…) notre défi collectif à court terme».
Emmanuel Macron a ainsi promis d’«accélérer le recrutement des assistants médicaux» créés en 2018 pour les porter de «près de 4.000» actuellement à «10.000 d’ici la fin de 2024». Dès la fin de 2023, tous les patients avec une maladie chronique sans médecin traitant s’en verront proposer un. Le chef de l’État a aussi invité à une réorganisation du travail à l’hôpital «d’ici au 1er juin» pour le rendre plus attractif.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO