Rupture des relations avec le Maroc. L’Algérie enterre définitivement l’Union maghrébine
La décision unilatérale prise par l’actuel gouvernement algérien de rompre ses relations diplomatiques avec le Royaume aura des conséquences néfastes sur l’avenir des peuples de la région Maghreb.
Marquée par une grande retenue, la réaction du Maroc à la récente annonce de l’Algérie portant sur la rupture des relations diplomatiques, atteste de la solidité de la position marocaine dans le conflit diplomatique actuel avec le voisin de l’Est.
Les relations entre les deux nations ont, en effet, atteint un niveau de détérioration inquiétant. Il n’en demeure pas moins que la décision du gouvernement algérien de stopper toutes ses relations diplomatiques avec son voisin et frère était prévisible, aux yeux des experts en politiques internationales, compte tenu de la recrudescence des gestes hostiles de l’Algérie envers le Maroc et ses institutions depuis des mois, notamment via ses médias officiels dont les motivations sont restées sans explications.
Il faut dire que la réaction de la diplomatie marocaine à cette décision unilatérale, rendue publique mardi par les dirigeants algériens, n’a pas tardé. L’enjeu est de taille, puisque cette maladroite sortie algérienne, qui fait fi des appels insistants émis par le Royaume en vue de normaliser les relations bilatérales et l’ouverture des frontières, a de quoi saper le projet maghrébin.
«Le Maroc regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue -au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines -ainsi que son impact sur le peuple algérien», a tenu à préciser le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué officiel daté du mardi, ajoutant que le royaume rejette «catégoriquement les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent».
La France a elle aussi appelé l’Algérie au dialogue suite à cette décision de rupture des relations avec le Maroc.
Au lieu de s’inscrire dans cette logique réconciliatrice qui tient compte avant tout des intérêts suprêmes des deux peuples marocain et algérien, l’Algérie a choisi une autre voie qui ne semble pas en mesure de résoudre les questions qui minent les relations entre les deux pays.
La démarche adoptée par l’Algérie ne devrait servir qu’à faire perdurer le statu quo sur une série de dossiers sur lesquels le Maroc était prêt à entamer des pourparlers sérieux et fructueux en vue de dépasser les sources de la crise actuelle.
Un partenaire crédible pour le peuple algérien
C’est ainsi que plusieurs enjeux demeurent vitaux pour le Maroc durant cette étape. Il s’agit de mettre l’accent sur le statut de nation leader du Royaume, au niveau continental, en capitalisant sur les acquis de son retour réussi au sein de l’Unité africaine (UA), ainsi que par les succès diplomatiques majeurs qui ont été remportés pour la question de l’intégrité territoriale.
«Le Maroc restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d’agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement de relations intermaghrébines saines et fructueuses», insiste le département des Affaires étrangères, faisant clairement montre de la volonté du Maroc de ne pas fermer la porte au dialogue et surtout en vue de placer les intérêts des deux peuples au sommet des priorités. Il faut dire que la décision prise par l’Algérie sert directement les intérêts des séparatistes.
La menace que fait peser le Polisario sur la solution politique prônée par l’ONU est bien réelle, de même que la responsabilité de l’Algérie a été toujours mise en avant par le Maroc comme étant l’une des causes majeures qui font perdurer ce conflit artificiel. La diplomatie marocaine a privilégié, avant tout, que la sauvegarde de la paix dans la région, avec une forte mobilisation pour mener en cas de nécessité des contre-attaques diplomatiques, qui ont été souvent le prélude d’autres actions menées auprès des partenaires historiques du Maroc ainsi qu’auprès des pays africains qui soutiennent l’unité nationale marocaine.
Vers une nouvelle étape des rapports
Dans les coutumes diplomatiques, la rupture des relations diplomatiques est toujours synonyme de baisse notoire des relations politiques, économiques, culturelles et même sportives dans certains cas.
La position affichée par le Maroc, marquée par une grande retenue après la décision prise unilatéralement par le pays voisin, traduit avant tout que son souci principal qui est celui de ne pas envenimer davantage les relations bilatérales, et surtout de prouver que les allégations algériennes au sujet des accusations portées envers le Maroc cachent une volonté profonde pour un gel des relations entre les deux pays pionniers de la région maghrébine.
La mauvaise foi évidente de l’Algérie reste, quant à elle, un facteur perturbateur dans les relations qui sont actuellement remises en question.
A noter enfin que l’historique des appels émis par le Maroc envers l’Algérie montre la pays voisin a été souvent invités à respecter «les valeurs du bon voisinage» ainsi que des principes de «la stabilité régionale», au lieu de «persister à soutenir les mercenaires du Polisario dans leur manœuvre déstabilisante et qui porte atteinte à la légalité internationale».
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO