Or : Madagascar relance les exportations
En septembre 2020, Madagascar a été contraint de suspendre l’exportation d’or pour assainir le secteur, limiter la contrebande et le manque de rapatriement de devises obtenues de l’exportation du métal jaune. Une reprise progressive est aujourd’hui annoncée.
Le gouvernement malgache s’est engagé, mardi, à relancer progressivement les exportations d’or, après une pause de deux ans et demi, dans le cadre des grandes lignes de la politique générale de l’État, présentées par le Premier ministre Christian Ntsay. L’objectif est de commencer modestement, avec une estimation de 500 kilos d’or à exporter légalement dans les cent jours suivant le lancement et de viser 6 tonnes d’or pour l’ensemble de l’année en cours.
Cette relance fait suite à une vaste opération d’assainissement de la filière aurifère. Des mesures ont été prises pour réguler et superviser le processus d’exportation, notamment la mise en place d’un Guichet unique à Ivato et l’octroi d’agréments aux opérateurs. Ntsay a, dans la foulée, annoncé la mise en place prochaine des dispositions régissant la centrale de l’or pour renforcer la traçabilité et la transparence dans l’exploitation aurifère. Pour sa part, le directeur général des Douanes, Ernest Lainkana Zafivanona, a assuré que «le cadre juridique pour la reprise des exportations d’or est déjà en place, mais que des réorganisations, telles que l’obligation d’obtenir un agrément de comptoir, ont ralenti le démarrage des opérations». À plus long terme, le gouvernement malgache vise à exporter 75 tonnes d’or dans les cinq prochaines années, ce qui équivaudrait à 15 tonnes par an.
Pour atteindre ces objectifs, les autorités comptent sur le développement de l’exploitation industrielle de l’or. Un projet de raffinerie d’or est en cours d’étude, avec pour objectif sa mise en place d’ici 2025. En septembre 2020, Madagascar a été contraint de suspendre l’exportation d’or pour assainir le secteur, limiter la contrebande et le manque de rapatriement de devises obtenues de l’exportation du métal jaune. La suspension a été levée en 2022, avec une autorisation qui s’accompagne d’une série de mesures censées mieux réguler et assainir le secteur, en assurant une meilleure traçabilité du métal jaune entre son extraction jusqu’à son exportation et en durcissant les règles de rapatriement de devises. Madagascar faisait état d’une perte annuelle allant jusqu’à 7 tonnes d’or. D’après le rapport officiel ITIE en 2019-2020, le pays n’a enregistré que 2.423 kilos d’or exportés en 2019 et 1.778 kilos en 2020.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO