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Niger : la Banque mondiale va reprendre ses décaissements suspendus après le coup d’État

La Banque mondiale (BM) va reprendre «dans les jours à venir» ses décaissements pour relancer d’importants projets au Niger «interrompus» après le coup d’État contre Mohamed Bazoum en juillet 2023, a appris vendredi l’AFP auprès de l’institution à Niamey.

«Il est prévu que les décaissements sur tous les projets en vigueur de la Banque mondiale reprennent dans les jours à venir», a indiqué à l’AFP le service de presse de la Banque mondiale à Niamey. «Le Niger a apuré ses dettes avec la Banque mondiale», ce«qui rend possible la reprise des décaissements» et «la préparation de nouveaux financements», poursuit cette source.

L’apurement de la dette par le Niger, dont le montant n’est pas précisé, était une condition de la reprise de décaissements en faveur de ce pays pauvre, dirigé depuis près de dix mois par un régime militaire. Le 2 août, quelques jours après le coup d’État, l’institution de Bretton Woods avait annoncé suspendre ses déboursement «jusqu’à nouvel ordre», se disant «alarmée par les efforts déployés pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du Niger».

1,5 MM$ engagés en 2022
Les interruptions de financements ont affecté «surtout des grands projets d’infrastructures» mais «pour la majorité, les autorités ont continué, d’une manière ou autre, leur mise en oeuvre», note vendredi la BM. D’après l’institution, l’important projet du barrage hydro-électrique de Kandadji (180 km à l’ouest de Niamey) sur le fleuve Niger pourra notamment bénéficier de ces décaissements.

Cet ambitieux chantier était paralysé depuis des mois par manque de financements, selon ses responsables. La BM a dépensé 1,5 milliard de dollars au Niger en 2022 au travers de ses différents programmes d’aide, principalement des dons, et avait versé 730 millions de dollars en 2023 avant le coup d’Etat, selon les données publiées sur le site de l’institution.

Priorité à la sécurité
Après le coup de force de juillet, le Niger a souffert de lourdes sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao), qui les a levées en février. D’après la BM, la croissance au Niger «devrait rebondir à 6,9 % en 2024» en prenant en compte l’hypothèse «d’une production et exportation de pétrole à grande échelle». Modeste producteur d’or noir depuis 2011, le Niger s’apprête avec son partenaire chinois à opérer sa toute première commercialisation internationale de pétrole brut via un port béninois. Une partie de l’argent ira à «la défense et la sécurité» du pays, confronté depuis des années à des violences jihadistes récurrentes et meurtrières, perpétrées par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, selon le régime militaire nigérien.

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO


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