Jeux à Paris en 2024 : le défi de l’accessibilité des transports
Le système de transports franciliens est scruté de près en particulier pour que puisse s’améliorer sa faible accessibilité, notamment en vue des Jeux paralympiques. Selon APF France Handicap, 350.000 personnes handicapées devraient assister aux Jeux d’été 2024.
Enjeu crucial pour les Jeux de Paris en 2024, le système de transports franciliens est scruté de près en particulier pour que puisse s’améliorer sa faible accessibilité, notamment en vue des Jeux paralympiques dans un an.
Selon APF France Handicap, 350.000 personnes handicapées devraient assister aux Jeux d’été 2024. D’après les chiffres d’Ile-de-France mobilités (IDFM), qui organise les transports dans la région, 9% du métro est actuellement accessible. Il s’agit surtout de la ligne 14 en réalité dont une partie du prolongement doit être achevée in extremis en juin 2024, ce qui fera passer le taux à 14%. 32 stations de métro «seront accessibles en 2024», ainsi que «28 gares de RER», a précisé le vice-président d’IDFM, Grégoire de Lasteyrie, lors d’un point presse organisé par le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. 268 gares SNCF et métro devraient l’être au final en IDF en 2024.
Les études «démontrent» que sur les anciennes lignes de métro – certaines ont plus de 100 ans – «si on essayait d’élargir des couloirs ou de mettre des ascenseurs, il y a des risques d’effondrement, des impossibilités techniques qui sont fortes», a-t-il expliqué, citant aussi le fait que des stations soient classées Monuments historiques. De surcroît, «ce sont des travaux qui prendraient de 7 à 10 ans par ligne», avec «un coût extrêmement élevé», a ajouté cet élu régional, pour expliquer la très faible accessibilité du métro parisien. Du personnel sera formé «pour accompagner les personnes en situation de handicap dans les meilleures conditions». Un plan pour l’accessibilité sonore et visuelle doit être annoncé en septembre avec la RATP et la SNCF. «On ne sera pas parfait pour ces Jeux, soyons clairs (..) On sait que c’est impossible compte tenu du réseau de transport urbain qui est le nôtre», concédait Emmanuel Macron en mars dernier, évoquant les problèmes d’accessibilité.
Pour les spectateurs en fauteuil roulant, un système de navettes est prévu permettant de transporter trois à quatre personnes en fauteuil et des accompagnants. Ils partiront des grandes gares parisiennes. IDFM a estimé que 4.000 personnes par jour seraient concernées pendant la période des JO (26 juillet-11 août) et 2.500 pendant les Jeux paralympiques.
Par ailleurs, l’Etat a mis en place des aides financières pour faire passer de 200 à 1.000 la flotte parisienne de taxis accessibles.
De leur côté, les quelque 4.400 sportifs paralympiques utiliseront des «bus transformés» qui emprunteront les voies olympiques pour se rendre sur les sites de compétition. Les bus parisiens sont eux accessibles mais la mairie de Paris a entamé des travaux «cet été et jusqu’àavril 2024» pour que les arrêts de bus eux-mêmes soient bien accessibles (300 cet été et une centaine d’ici le printemps 2024), a précisé Lamia El Aaraje, adjointe à la maire de Paris, pour un montant de 13 millions d’euros. À l’automne 2022, le ministre des Transports, Clément Beaune, avait fait état du «retard sur les objectifs d’accessibilité dans les transports et les gares en particulier».
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO