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Français du Maroc/législatives : les enjeux de la 9e circonscription

Après l’élection présidentielle qui, le 24 avril dernier, a vu le maintien d’Emmanuel Macron à la tête du pays, arrive un autre scrutin majeur, celui des législatives. Quel est l’enjeu pour les Français de l’étranger et, notamment, ceux du Maroc, qui peuvent voter par Internet jusqu’au 1er juin pour le 1er tour et du 10 au 15 juin, pour le second ?

La bataille des élections législatives bat son plein en France et à l’étranger. Cette échéance électorale est un enjeu majeur car elle sert à donner au président élu une majorité au sein de l’Assemblée nationale. La crainte pour Emmanuel Macron serait, en effet, de devoir cohabiter avec la gauche, comme semblent le souhaiter, selon un sondage réalisé fin avril, 64% des Français.

Aussi, la mobilisation est totale dans tous les camps politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite. Chacun pousse ses pions pour placer le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale. À noter que 577 sièges sont en jeu, pour la XVIe législature de la 5e République, lors du scrutin prévu les 12 et 19 juin en métropole et les 5 et 19 juin pour les Français de l’étranger. Ces derniers, soit plus de 1,4 million d’électeurs, sont répartis sur 11 circonscriptions, de la plus petite, la 6e (qui réunit la Suisse et le Liechtenstien), à la plus importante, la 11e (qui regroupe 49 pays d’Europe de l’Est, d’Asie et d’Océanie).

Ces circonscriptions de l’étranger constituent un terrain de chasse privilégié pour la majorité présidentielle qui cherche à y placer «ses amis» ou des personnalités «du sérail». À noter que le Maroc est situé dans la 9e circonscription qui comprend aussi l’Algérie, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone, soit 16 pays en tout.

Des Franco-Marocains dans la course
Il faut dire que cette 9e circonscription est très convoitée, avec plus d’une quinzaine de candidats en lice. Beaucoup d’entre eux se revendiquaient, jusqu’à jeudi dernier, de la majorité présidentielle. Cependant, La République en marche a «remis les pendules à l’heure» en excluant officiellement pour «candidature dissidente», Mehdi Reddad, David Azoulay, Fatou Sagna Sow et Samira Herbal.

«La seule et unique candidate Ensemble-Majorité présidentielle pour la 9e circonscription des FDE, c’est Elisabeth Moreno», a twitté Sophie Villaume, référente LREM au Maroc. Cette décision conforte la position de l’ex-ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui a été officiellement investie le 12 mai, après un long suspense. Cette exclusion, Mehdi Reddad, actuellement conseiller consulaire dans la circonscription de Casablanca, la balaie d’un revers de main.

«J’ai le soutien d’Edouard Philippe et du parti Horizons», dit-il avec véhémence. Il espère que la voie de la raison l’emportera et que les électeurs voteront pour un candidat local et non «un touriste de la République parachuté de Paris et qui ne connaît pas les problématiques des Français du Maroc et de toute la circonscription». David Azoulay, candidat indépendant, veut, lui aussi, aller jusqu’au bout.

«Mon objectif a toujours été d’aider les autres; je veux unifier les droits des Français de l’étranger avec ceux de France», confie-t-il aux Inspirations ÉCO. Comme Reddad ou Azoulay, d’autres Franco-Marocains se sont lancés dans la course et espèrent que cette bi-appartenance pèsera dans la balance.

Il s’agit de Mohamed Oulkhouir, conseiller consulaire à Casablanca, qui se présente sous la bannière de l’Alliance solidaire des Français de l’étranger, et Naïma M’Fadel (Union de la droite et du centre). Rappelons que le Maroc compte la plus importante communauté française sur le continent, soit près de 55.000 personnes dont plus de la moitié sont Franco-Marocains.

La Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) convoite également cette circonscription. C’est le Franco-Tunisien et ex-diplomate, Karim Ben Cheikh, qui porte les couleurs de la nouvelle gauche. De leur côté, les partis de droite et d’extrême droite partent en rangs dispersés et ne devraient pas faire «trop d’ombre» aux autres candidats.

Qui succédera, le 19 juin, à Mjid El Guerrab, qui ne se représente pas, afin de se consacrer à sa défense judiciaire dans une affaire sans lien avec son mandat ? Que décideront les électeurs de cette 9e circonscription ? Voter pour un candidat local ou celui désigné par Paris ? Ou bouderont-ils ce scrutin ? En effet, l’abstention pourrait jouer les trouble-fêtes et remettre en question tous les pronostics.

Contre l’abstention, le vote électronique ?

Le vote électronique, mis en place pour les Français de l’étranger, s’est ouvert le 27 mai à 12h, heure de Paris, et se clôture le 1er juin à 12h également. Quant au second tour, il se tiendra du 10 au 15 juin. Ce mode de scrutin, sur lequel tous les candidats mobilisent leurs forces, pourrait permettre de faire grimper le taux de participation. Pour rappel, cette élection en ligne concerne 1,43 million de personnes installées hors de France.

Fatima El Ouafi / Les Inspirations ÉCO


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