Monde

Climat : l’agence météo de l’ONU élit son nouveau chef

L’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui joue un rôle essentiel dans la surveillance et l’anticipation des effets du changement climatique, élit un nouveau chef aujourd’hui. Quatre personnalités sont en lice pour succéder à Petteri Taalas, qui ne briguera pas de troisième mandat. 

Le rôle de l’OMM n’a fait que grandir ces dernières années et elle a mis l’accent sur de nouveaux systèmes de surveillance et d’alerte destinés à sauver des vies face aux dérèglements climatiques mais aussi à mieux comprendre et anticiper les profondes modifications qu’ils provoquent. L’actuel directeur général, le Finlandais Petteri Taalas, en a fait une priorité. Mais après deux mandats il ne peut pas se représenter. Quatre personnalités de l’OMM ont présenté leur candidature pour le remplacer, dont deux peuvent prétendre à devenir la première directrice générale de la vénérable organisation onusienne, créée en 1950. L’une est l’actuelle numéro deux de l’OMM, la secrétaire générale adjointe russo-suisse Elena Manaenkova. L’autre est la première vice-présidente Celeste Saulo, directrice du Service météorologique national argentin. Elles sont en compétition avec le numéro trois de l’organisation, le Chinois Zhang Wenjian, dans le sillage de la diplomatie très proactive de Pékin au sein du système onusien, et le deuxième vice-président Albert Martis, originaire de Curaçao, l’île nation des Caraïbes.

Quatre pointures pour un siège
Les quatre candidats se sont présentés samedi, lors du Congrès météorologique mondial, et le discours de Celeste Saulo a reçu un accueil particulièrement chaleureux de la salle. Selon plusieurs sources, la cheffe de la météo argentine et son concurrent chinois font la course en tête.

Âgée de 59 ans, elle dirige l’agence météorologique argentine depuis 2014. Elle est la première femme à occuper le poste de première vice-présidente de l’OMM. Dans sa profession de foi, l’Argentine s’est décrite comme une «passionnée de la météorologie et de la résolution des défis mondiaux associés au changement climatique, aux risques naturels et à la vulnérabilité croissante des peuples». Zhang Wenjian, 67 ans, a occupé la fonction d’administrateur adjoint de l’Administration météorologique chinoise de 2006 à 2008. Sa candidature «démontre le ferme soutien de la Chine à l’OMM et l’engagement ferme de Pékin en faveur de la réduction des risques de catastrophe dans le monde», a déclaré la représentation chinoise à Genève, notant que la Chine est le deuxième contributeur au budget ordinaire de l’OMM, après les États-Unis.

Pour sa part, Elena Manaenkova a commencé sa carrière en hydrométéorologie en Russie et a passé les 20 dernières années au sein de l’organisation. La candidate, âgée de 58 ans a été secrétaire générale adjoint de 2010 à 2016 avant de devenir la numéro deux. Albert Martis, 57 ans, dirige le service météorologique de Curaçao depuis 2010 et le Premier ministre de l’île Gilmar Pisas a souligné que le candidat avait modernisé le service météo en le centrant sur les usagers.

Améliorer la réponse au changement climatique
L’élection de ce jeudi est le point d’orgue du Congrès météorologique mondial, l’assemblée générale des 193 États et territoires membres de l’OMM, qui a lieu tous les quatre ans.

«La priorité de ce Congrès est d’intensifier la réponse de l’OMM au changement climatique, de faire plus pour renforcer l’aide aux pays en matière d’adaptation au climat», a rappelé mardi la porte-parole Clare Nullis aux journalistes.

«Nous ne pouvons pas empêcher les conditions météorologiques de devenir plus extrêmes, mais nous pouvons sauver des vies», a-t-elle poursuivi. L’OMM surveille aussi systématiquement la montée du niveau de la mer, l’évolution des températures, de la fonte des glaciers et d’autres indicateurs de la dégradation du climat.

La cryosphère, priorité absolue
Petteri Taalas a notamment réussi à convaincre de la nécessité de mettre en place un réseau véritablement mondial d’alerte précoce de phénomènes météo extrêmes pour sauver des vies, en particulier dans les pays en développement.

Le Congrès, qui s’est ouvert le 22 mai et se termine vendredi, a décidé de faire de la cryosphère une priorité absolue, compte tenu des impacts croissants de la fonte des glaces de mer, des glaciers et du pergélisol. Il a aussi lancé un nouveau projet de surveillance des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement mais encore mal quantifiés au niveau mondial faute d’un réseau assez pérenne et dense. Il incombera au nouveau ou à la nouvelle patronne de l’OMM de mettre en oeuvre ces diverses initiatives, une fois en poste à partir du 1er janvier 2024.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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