Carlos Ghosn. Interpol émet un mandat d’arrêt international

Alors que le Liban a assuré que l’ex-patron de Renault-Nissan ne devrait pas être inquiété par la justice libanaise, et que la France a confirmé qu’il ne sera pas extradé en cas de retour dans l’Hexagone, les autorités libanaises ont reçu jeudi 2 janvier un mandat d’arrêt international d’Interpol visant Carlos Ghosn, a rapporté une source judiciaire libanaise.
Interpol n’émet pas de mandats d’arrêt et ne peut déclencher ni enquêtes ni poursuites, mais les pays membres et les tribunaux internationaux peuvent demander la publication de « notices rouges ».
Selon le quotidien libanais L’Orient le jour, Carlos Ghosn fait l’objet d’une notice rouge, qui a été reçue par le procureur général près de la cour de cassation. Cette notice rouge concerne les fugitifs recherchés dans le cadre de poursuites, afin qu’ils purgent leur peine. Les services judiciaires doivent ainsi localiser et procéder à l’arrestation provisoire d’une personne dans l’attente de son extradition.
#URGENT
Le #Liban a reçu une notice rouge d’Interpol pour l’arrestation de Carlos Ghosn (média d’Etat) @afpfr pic.twitter.com/Nxiys5ZdHV— AFP Beirut (@AFP_Beirut) January 2, 2020
Selon Reuters, qui cite deux membres de l’entourage de l’ex-dirigeant, la fuite de Carlos Ghosn aurait été orchestrée par une société de sécurité privée. Une source dans son entourage a démenti qu’il se serait enfui caché dans une caisse d’instrument de musique, comme l’avait affirmé un média libanais.
D’après une source à la présidence libanaise, l’ex-patron de Renault-Nissan, âgé de 65 ans, a d’abord atterri en Turquie avant de rallier le Liban, un des trois pays dont il est ressortissant, avec la France et le Brésil.
De son côté, la Sûreté générale avait assuré que rien n’imposait « l’adoption de procédures à son encontre » ni « l’exposait à des poursuites judiciaires » au Liban.
Le ministère libanais des Affaires étrangères avait rappelé qu’il n’existait pas d’accords de « coopération judiciaire » ou d’extradition avec le Japon. Carlos Ghosn, qui fut le chef d’entreprise le mieux payé au Japon, y a été arrêté fin 2018.
Il fait l’objet de quatre inculpations dans ce pays: deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet), et deux autres pour abus de confiance aggravé.