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Bons du Trésor : les taux d’emprunt britanniques au plus haut depuis 1998

Les taux d’emprunt à 30 ans de l’État britannique atteignent leur plus haut niveau depuis 1998, à 5,218%. Cette progression s’inscrit dans un contexte d’incertitudes économiques globales et de politiques fiscales nationales, alimentant les craintes des investisseurs. 

Les rendements des bons du Trésor britanniques à 30 ans, ou «gilts», ont atteint mardi 5,218%, un sommet depuis août 1998. Ce pic témoigne des tensions économiques persistantes et des inquiétudes des investisseurs, exacerbées par l’inflation et les politiques budgétaires en cours.

Un contexte global et local préoccupant
La hausse des taux britanniques s’inscrit dans un contexte international marqué par les attentes autour des politiques du président américain élu, Donald Trump. Ces politiques, perçues comme inflationnistes à l’échelle mondiale, détournent les investisseurs des obligations, favorisant le renforcement du dollar, explique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Au Royaume-Uni, les inquiétudes sont particulièrement vives face à une inflation qui reste élevée, atteignant 2,6% en novembre, et une croissance économique stagnante. Le Produit intérieur brut (PIB) du pays est resté inchangé au troisième trimestre, ajoutant à l’incertitude.

Des politiques budgétaires sous tension
La ministre des Finances, Rachel Reeves, a présenté en octobre un budget ambitieux, comprenant des hausses d’impôts et un recours accru aux emprunts pour financer des investissements. Bien que nécessaires, ces mesures augmentent mécaniquement les rendements obligataires, comme le souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell. De plus, les investisseurs doutent de la capacité de ces investissements en infrastructures à générer une croissance durable à long terme. Cette incertitude pèse sur l’appétit des marchés pour la dette publique britannique, aggravant la situation.

Des leçons du passé à un contexte global
Ce nouvel épisode de hausse des taux rappelle les turbulences de 2022, lorsque le gouvernement de Liz Truss avait provoqué une crise financière avec un budget non financé. Si la Banque d’Angleterre avait alors réussi à stabiliser les marchés, la progression actuelle des rendements, bien que plus graduelle, reste préoccupante. La situation n’est pas propre au Royaume-Uni. Les taux d’emprunt à long terme en France, en Allemagne et aux États-Unis connaissent également des augmentations, reflétant des tensions généralisées sur les marchés obligataires.

Perspectives incertaines
Avec des taux atteignant des sommets historiques, la capacité du Royaume-Uni à naviguer dans un environnement économique complexe reste sous surveillance. Les décisions budgétaires et monétaires des prochains mois seront déterminantes pour rétablir la confiance des investisseurs tout en stimulant une économie en quête de croissance durable.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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