beoutQ : l’Arabie saoudite se défend après les accusations pour piratage
Il n’est pas de matchs de la Coupe du monde diffusés par BeIN Sports où la chaîne qatari ne prévienne du réseau pirate «beoutQ» qui offre illégalement la possibilité de regarder les matchs du Mondial de Russie. Il s’avère que le tennis (Wimbledon) et la Formule n’ont pas été épargnés. Détails.
Des retransmissions illégales sont apparues dans plusieurs pays dont la Jordanie, le Maroc ou encore la Syrie avec une possibilité de déploiement vers l’Asie et le sud de l’Europe. C’est ce qu’a annoncé BeIN qui se plaint de ces pratiques malsaines, à l’image de la FIFA qui a tenu – bien évidemment – de rappeler en fin mai dernier, les «violations de sa propriété intellectuelle» dans le cas du piratage de BeIN.
Selon le groupe qatari (BeIn), beoutQ utilise depuis octobre un signal d’Arabsat pour retransmettre illégalement des programmes. Les autorités de Dubaï ont annoncé vendredi avoir saisi 416 dispositifs du réseau pirate beoutQ, qui utilise un signal d’Arabsat, «opérateur majoritairement saoudien», pour retransmettre illégalement des programmes du groupe qatari BeIN qui détient les droits de retransmission du Mondial de foot.
Le 22 juin, l’Arabie saoudite avait annoncé avoir confisqué ces derniers mois plus de 12.000 dispositifs de piratage à travers le pays. «L’Arabie saoudite respecte la question de la protection des droits intellectuels et les conventions internationales à ce sujet», avait affirmé Saoud al-Qahtani, un conseiller du puissant prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Le tennis se plaint par la portière de Wimbledon
Des organismes mondiaux de tennis ont accusé la chaîne de télévision «basée en Arabie Saoudite », beoutQ, de diffuser illégalement des matchs de tennis à travers le Moyen-Orient. La Fédération Internationale de Tennis (ITF), l’Association des Professionnels du Tennis (ATP) et d’autres organismes ont déclaré dans un communiqué qu’un tel «piratage illégal à l’échelle industrielle» risquait d’endommager la valeur des droits de diffusion qui contribuent au financement du sport. «Les instances dirigeantes du tennis dans le monde se sont unies pour condamner publiquement la chaîne beoutQ basée en Arabie Saoudite», a indiqué une déclaration commune.
Le groupe a ajouté : «Au cours des 12 derniers mois, beoutQ a volé effrontément les retransmissions des tournois de tennis internationaux et les a distribués illégalement à un fournisseur de satellites appelé Arabsat … Le cas de beoutQ est particulièrement troublant en raison de la sophistication sans précédent temps au cours duquel le vol à l’échelle commerciale a été autorisé à continuer». Ces allégations font écho aux plaintes reçues le mois dernier de la FIFA et de l’UEFA, qui ont menacé de prendre des mesures contre beoutQ, qui a diffusé tous les matches de la Coupe du monde jusqu’à présent, même s’il n’en détenait pas les droits.
…Idem pour la Formule 1
Même son de cloche du côté de la Formule 1 : beoutQ est accusé d’avoir détourné le flux satellite BeIn et brouillé le logo du réseau Qatari – permettant ainsi à son propre flux d’être largement reproduit. L’Arabie saoudite a encore une fois démenti que beoutQ soit basée dans le royaume, et a déclaré à Reuters que les autorités travaillaient pour empêcher les activités de beoutQ.
En mai, le New York Times avait révélé l’opération de «piratage effronté». Le quotidien avait déclaré que les responsables de BEIN ont retransmis le signal de beoutQ au fournisseur de satellites basé à Riyad, Arabsat. «Les boîtiers de décodeur portant le logo beoutQ sont disponibles depuis des mois dans toute l’Arabie Saoudite et sont maintenant en vente dans d’autres pays arabophones, et un abonnement d’un an coûte 100 dollars», a-t-il rapporté.
Cela dit, il est à rappeler qu’en juin dernier, l’Arabie Saoudite, avec Bahreïn, les EAU et l’Egypte ont lancé un blocus contre le Qatar, coupant tous les liens diplomatiques et commerciaux avec le Qatar après l’avoir accusé de soutenir le terrorisme.