Bachar au secours des kurdes ?
Le gouvernement syrien et les milices kurdes YPG auraient conclu un accord prévoyant le déploiement d’unités de l’armée syrienne pour faire face à l’offensive turque. C’est ce qu’a annoncé la télévision syrienne AIkhbariya aujourd’hui, lundi 19 février. Les forces gouvernementales syriennes étaient sur le point de faire leur entrée dans le secteur d’Afrin, dans le nord-ouest du pays. «Les forces populaires vont arriver à Afrin dans les prochaines heures pour soutenir ses habitants contre l’attaque du régime turc», a annoncé l’agence de presse officielle syrienne SANA, citant son correspondant à Alep.
Un haut responsable kurde a déclaré dimanche que le gouvernement syrien et les Yekînen Parastina Gel (YPG – «Unités de protection du peuple»), avaient conclu un accord prévoyant le déploiement d’unités de l’armée syrienne dans l’enclave d’Afrin pour faire face à l’offensive turque. Mevlut Cavusoglu, le ministre des Affaires étrangères turc, a prévenu que l’armée turque n’hésiterait pas à affronter les forces syriennes si ces dernières entraient dans le secteur d’Afrin pour protéger les combattants kurdes. «Si le régime vient pour éliminer le PKK et le PYD, alors il n’y a aucun problème. Toutefois, s’il vient pour défendre les YPG, alors rien ni personne ne pourra nous arrêter, nous ou les soldats turcs», a-t-il déclaré lors d’une visite à Amman, capitale de la Jordanie. En 2012, après le retrait des forces gouvernementales de la zone, Afrin est devenue la première région kurde en Syrie à échapper au contrôle du régime de Bachar Al-Assad et les autorités y ont installé une administration autonome. La Turquie a lancé le 20 janvier une opération pour réduire l’enclave, contrôlée par les YPG.
L’armée turque a rapporté dans son dernier bilan publié lundi avoir perdu 31 soldats dans le cadre de cette offensive. Plusieurs associations dévoilent qu’au moins 78 civils ont été tués depuis le 20 janvier, principalement par des frappes turques dans un temps ou Ankara dément tout bombardement contre les populations.