Allemagne : les entreprises s’interrogent sur la durabilité de la politique énergétique du pays
Le baromètre de la transition énergétique, publié par l’Association allemande des chambres de commerce et d’industrie, fait ressortir que 52 % des entreprises sondées estiment que la transition énergétique a un impact négatif ou très négatif sur leur activité.
Un nombre important d’entreprises allemandes ont perdu confiance et patience à l’égard de la politique énergétique du pays, les coûts élevés de l’énergie entravant la production et les investissements, a révélé une enquête publiée mardi. Selon cette enquête, 52 % des 3.572 entreprises interrogées par l’Association allemande des chambres de commerce et d’industrie (DIHK) ont déclaré que la transition énergétique, dont l’objectif est la neutralité climatique, a un impact négatif ou très négatif sur leur activité, tandis que seulement 13 % seulement la considèrent sous un jour positif. Créé en 2012, le baromètre de la transition énergétique de la DIHK, établi depuis 2012, donne désormais une valeur de -27 points, marquant un niveau historiquement bas.
Selon Achim Dercks, directeur général adjoint de l’association, dans l’ensemble, une grande partie de l’économie allemande est préoccupée par l’approvisionnement énergétique insuffisant à moyen et long terme et considère qu’il s’agit d’une évolution inquiétante qui doit être prise au sérieux. Les entreprises veulent aussi savoir si les prix de l’énergie pourraient rester bas et l’approvisionnement fiable. Selon un communiqué de la DIHK, «du point de vue des entreprises, le manque de prévisibilité et de fiabilité de la politique énergétique constitue l’un des principaux obstacles à la transformation».
Parallèlement, les trois quarts des entreprises ont réduit leurs investissements et près de la moitié des entreprises à forte intensité énergétique ont limité leurs investissements dans les domaines clés, ce qui, a souligné Dercks, est contre-productif pour faire face aux crises actuelles et accélérer la transformation vers la neutralité climatique. Enfin, à mesure que les défis énergétiques persistent en Allemagne, l’exode des entreprises allemandes désireuses de réduire leurs coûts énergétiques s’est accru. Ainsi, à ce jour, 32 % des entreprises industrielles interrogées envisagent ou procèdent à une délocalisation de leurs capacités à l’étranger ou une réduction de leur production en Allemagne, soit une hausse de 16 points de pourcentage par rapport à l’année précédente.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO
