Culture

Hillary-Trump, la dernière ligne droite

Après plusieurs mois d’une campagne jugée parmi les plus agressives de l’histoire de la course à la Maison-Blanche, le suspens est intact. L’écart entre les deux candidats reste serré à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote.

«Vivement que ça se termine». C’est ce qu’ont déclaré 82% d’un panel d’Américains sondés, le 4 novembre, par le New York Times. Et pour cause, la guerre entre les deux candidats a atteint des limites qui frôlent l’indécence. Alors qu’il était donné pour mort à cause de ces déclarations qualifiées de racistes, homophobes et islamophobes, le candidat Donald Trump a repris des couleurs dans les sondages, profitant des révélations de Wikileaks qui ont dévoilé plusieurs correspondances de Hillary Clinton. On y apprend que la candidate démocrate a eu recours à des financements provenant de plusieurs pays, dont le Maroc, et dont la Clinton Foundation sert de caisse de transit de l’argent. À cause de ces révélations, Hillary Clinton était menacée de tomber sous le coup des poursuites du FBI, mais c’est sans compter sur la ténacité de la candidate démocrate. À la stupéfaction générale, les enquêteurs fédéraux ont décidé d’abandonner les poursuites contre Hillary au grand dam de Trump qui comptait sur cette action en justice pour discréditer définitivement son adversaire.

Trump, l’épouvantail

À quelques heures du début des élections, les deux candidats continuent à haranguer les électeurs en actionnant plusieurs leviers qui marquent un profond schisme dans la société américaine. D’un côté, Donald Trump prône un recentrage de la politique américaine autour des problèmes internes comme la désindustrialisation du pays, l’immigration illégale, le terrorisme… Trump pousse l’audace jusqu’à prononcer un discours au Mexique où il a déclaré que plusieurs immigrés en provenance de ce pays sont des criminels patentés. Il pousse la provocation jusqu’à demander au Mexique de financer le mur de protection qui va longer la frontière entre les deux pays. En somme, l’offre politique de Trump séduit les couches fragilisées de la population que compte le ventre mou de l’Amérique. Mais sa transgression est telle que le Parti républicain a pris ces distances avec lui et l’autre camp le dépeint comme un populiste dont les thèses flirtent avec le fascisme.

Hillary ou le déluge.

Elle est dans la politique depuis le début des années 70. First Lady des États-Unis durant le double mandat de son mari, Bill Clinton, Hillary est aujourd’hui parmi les politiciens les plus capés de l’Amérique. Mais en politique, l’usure peut jouer un tour aux candidats. C’est le cas de Hillary qui s’est retrouvée au milieu de plusieurs scandales politiques. Elle a pourtant réussi toujours à tenir la barre. Son secret ? Une main mise sur les arcanes du Parti démocrate, un réseau de think tanks et de patrons de médias corvéables à souhait, une machine de cash très efficace avec une capacité de réaliser des levées de fonds conséquentes pour nourrir la machine électorale. En surfant sur les déclarations de Trump à propos des femmes et des minorités ethniques et sexuelles, Hillary considère comme acquis le vote de femmes et des noirs. En l’accusant de populisme, Hillary a réussi la prouesse de diaboliser Trump. Cependant, ces manœuvres ne lui ont pas conféré un avantage franc sur son adversaire et elle devra attendre quelques heures pour s’assurer d’avoir sa place dans le bureau ovale. Verdict demain.


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