Hicham Hajji. “Je veux mettre le Maroc sur un piédestal”

Le plus américain des réalisateurs et producteurs marocains prépare un film américain résolument marocain. Avec «Redemption Day» dont le tournage commencera le 1er avril, Hicham Hajji propose un projet ambitieux, un projet à la Luc Besson version marocaine, avec un casting à la fois national et international. Coulisses. 

«Redemption Day» est un projet de film commercial, un film d’action à l’américaine, pensé et réalisé par un Marocain, tourné entre le Maroc et les États-Unis avec un casting mixte. Le film est en anglais et raconte l’histoire de Kate Paxton, une célèbre archéologue américaine qui se rend au Maroc où l’on vient de découvrir les plus vieux ossements humains. Elle va sur place avec son équipe pour les étudier mais se fait soudainement kidnapper par un groupe terroriste. Son mari, un US Marines va tout faire pour la sauver avec l’aide d’un agent marocain du BCIJ. Au fil de l’histoire, on découvre que les terroristes sont financés par un agent véreux de la CIA qui lui même est sponsorisé par les sociétés pétrolières pour semer le trouble dans la région.

Sur les traces de «Taken»…
L’âme du projet est née avec le drame qui a touché la famille Alaoui, lorsque la célèbre photographe Leila Alaoui a été tué lors des attentats du Burkina Fasso en 2015. «Lorsque mon ami a perdu sa sœur Leila Alaoui dans l’attentat du Burkina Fasso, je me suis dit qu’il fallait absolument que je fasse un film sur ce sujet et de le faire de la manière la plus spectaculaire et la plus commerciale, de façon à raconter au monde que ces abrutis de terroristes n’ont rien de musulman tout en faisant un film d’action. Pensez à Taken avec Liam Neeson. C’est le même genre de structure, sauf que l’ennemi est différent et que l’histoire se déroule au Maroc avec des protagonistes américains», explique Hicham Hajji, producteur et réalisateur marocain dans le milieu depuis 10 ans où il est premier assistant de tournage pour plusieurs productions, familier avec les productions américaines qui tournent au Maroc telles que pour «Queen of the Desert», grâce à la société H Films. Le film est porté par un casting américain, français mais surtout marocain à l’image de Milo Gibson, Brice El Glaoui, Gary Dourdan, Samy Naceri, Soumaya Akaaboune, Sonia Okacha, Youness Benzakour, Abderrahmane Baalla ou encore Leila Hadioui qui va jouer une terroriste pour casser avec son image de beauté fatale. «Au départ, presque tous les rôles étaient écrits pour des hommes, entre terroristes, chefs des renseignement, etc. Mais je tenais à avoir un casting féminin fort. À chaque fois que j’ai pu remplacer un rôle masculin par une rôle féminin, je l’ai fait et ce ne sont pas des rôles de mères, d’épouses ou de victimes. Ce sont des femmes qui portent les armes, qui ont des postes clés ! Je tenais à avoir un casting mixte!», continue le producteur réalisateur.

Un film rentable
Ambitieux, Hicham Hajji ne s’est pas contenté de faire un film national. Dans la même veine que des productions à la Luc Besson, qui fait des films français à l’américaine, Hicham Hajji fait un film américain avec une histoire américaine, des acteurs américains et au Maroc. «Le Maroc est un des acteurs principaux du film, ce n’est pas une carte postale», confie le réalisateur aux grandes idées qui a dû convaincre des agents d’acteurs internationaux à accepter un projet ambitieux. «Les acteurs américains n’ont pas besoin d’argent donc on ne peut pas les convaincre avec un cachet, il faut les convaincre avec un projet». C’est ainsi que le producteur a persuadé avec un projet qui tient la route, lequel sera tourné sur 4 lieux : New York où vit l’archéologue, Merzouga, Marrakech pour l’Algérie et Rabat. «Réaliser a toujours été ma passion et réaliser «Redemption Day» est le rêve de ma vie. C’est un film commercial, cool à voir, cool à faire et surtout très rentable vu qu’on le fait en anglais et avec des acteurs américains connus et un budget très alléchant pour les investisseurs. C’est exactement le genre de projet que j’ai envie de faire, je me donnerai donc tous les moyens pour qu’il soit le plus réussi, vu partout dans le monde et pour mettre le Maroc sur un piédestal, avoir un très bon retour sur investissement pour ceux qui ont cru en moi afin de leur donner envie de renouveler l’aventure», confie le Hicham Hajji qui signe ici un projet économiquement rentable selon lui vu que le film est déjà pré-vendu partout dans le monde. Affaire à suivre.