Crédit bancaire : Une croissance soutenue

L’encours des crédits bancaires a connu une amélioration, à fin juin 2016, de 2% à 792,5 MMDH en variation annuelle.
Les efforts consentis par la Banque centrale vis-à-vis des banques semblent donner leurs fruits. L’encours des crédits bancaires sort légèrement de sa léthargie pour afficher une amélioration de 2,6% à fin juin de l’année en cours par rapport au mois précédent. Une accélération du rythme par rapport à l’avancement de 0,4% enregistrée à fin mai. Cette progression émane essentiellement des facilités de trésorerie en hausse de 6,7% portant l’encours de cette catégorie de crédit à 179,58 MMDH, en lien entre autres avec les décaissements pour le paiement des acomptes de l’IS. Les autres catégories de crédit progressent mais plus lentement. Les crédits à la consommation avancent de 0,8% à 48,04 MMDH, les crédits à l’équipement ont progressé de 0,7% à 144,39 MMDH, les crédits à l’habitat ont avancé de 0,5% à 184,99 MMDH, tandis que les crédits aux promoteurs immobiliers n’ont progressé que de 0,1% à 57,07 MMDH.
Décélération sur une année
Paradoxalement, sur une année, le constat révèle plutôt une décélération. La croissance du crédit bancaire a ralenti de 2,6% (entre mai 2015 et mai 2016) à 2% (entre juin 2015 et juin 2016). L’encours se fixe à 792,5 MMDH au lieu de 776,12 MMDH à fin juin 2015. Par objet économique, le ralentissement reflète principalement la baisse de 1,2% après une hausse de 1,9% en mai 2016 des prêts à caractère financier. Elle reflète aussi le repli de 0,5% après une baisse de 0,3% des facilités de trésorerie et le ralentissement de la croissance des crédits à l’équipement de 3,4% à 3,2%.
Pour ce qui est des prêts immobiliers et à la consommation, leurs taux de progression se sont accrus de 2,1% après 1,8% et de 5% après 4,5% respectivement. Par secteur institutionnel, le taux d’accroissement annuel des crédits au secteur non financier est resté au même niveau qu’en mai, soit 2,7%, résultat de l’effet combiné de l’accélération de la progression des crédits aux ménages à 4,1% après 2,9% et de la décélération de la croissance des prêts aux sociétés non financières publiques à 3,3% après 7,7% et des concours aux sociétés non financières privées à 1,3% après 1,9%.
Les données trimestrielles du crédit bancaire par branche d’activité font ressortir une accélération, en glissement annuel, du crédit bancaire à 2% en juin 2016 après 1,5% en mars 2016. Cette évolution résulte, d’une part, d’une atténuation de la baisse tant des prêts accordés à la branche «bâtiments et travaux publics» de 0,9% après un repli de 4,7%, que de ceux aux «industries manufacturières» de 0,1% après 2% en mars 2016 et, d’autre part, d’une hausse de 2,1% après 1,1% des concours alloués aux «activités financières» et de 8% après 1,3% de ceux au «commerce». En revanche, la progression des crédits accordés à la branche «agriculture et pêche» a enregistré une décélération à 0,8% au lieu de 1,8% en mars 2016.
Les Marocains épargnent moins
La note de la Banque centrale sur les statistiques monétaires à fin juin relève un repli de 1% des comptes à terme après leur hausse de 3,2% et l’accentuation de la baisse des détentions des agents économiques en titres d’OPCVM monétaires à -8,7% au lieu de -0,9%. De même, le taux d’accroissement des comptes d’épargne est revenu de 6,1% à 5,9%. En revanche, le rythme de croissance des dépôts à vue auprès des banques s’est accéléré de 6,9% à 8,2% et celui de la circulation fiduciaire de 6,4% à 7,2%.