Transition bas carbone : le patronat s’engage
À quelques mois de la 26e conférence annuelle de l’ONU sur le climat qui aura lieu à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021, la Confédération générale des entreprises du Maroc mobilise les acteurs non étatiques dans la transition bas carbone résiliente au changement climatique.
Les préparatifs pour la 26e conférence annuelle de l’ONU sur le climat vont bon train. Partout dans le monde, les gouvernements multiplient les discussions virtuelles destinées à garantir le succès de ce rendez-vous qui aura lieu à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021.
Au Maroc, le secteur privé et les institutions étatiques ne sont pas en reste. C’est dans ce cadre d’ailleurs que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) avec l’appui de l’ambassade du Royaume-Uni ainsi que la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement a organisé, vendredi 9 juillet, une rencontre virtuelle sur le thème «Rôle du secteur privé dans une transition bas carbone résiliente aux changements climatiques».
Cet événement vise également à présenter aux opérateurs économiques marocains les différentes solutions pour lutter contre les changements climatiques, notamment à travers le Pacte Qualit’air initié par la Fondation et la CGEM depuis 2016, et à les encourager à rejoindre les campagnes des Nations Unies, «Race to Zero» et «Race to Résilience». La coalition «Race to Zero» est en effet la plus grande alliance des acteurs non-étatiques, et qui a pour vocation de poursuivre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Cette coalition comprend plus de 3.067 entreprises de par le monde et couvre près de 25% des émissions mondiales de CO2 et plus de 50% du PIB. Ainsi, cet événement marque le lancement d’une série de webinaires visant à mobiliser et à sensibiliser les acteurs non-étatiques, notamment les entreprises, en préparation de leur participation à la COP26. Il a été question de mettre en relief le rôle du secteur privé dans la transition bas carbone résiliente aux changements. Ont pris part à cette rencontre Simon Martin, ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc qui est longuement revenu sur l’état d’avancement de l’agenda international climat et projections pour la COP26 et Ayman Cherkaoui, directeur du développement stratégique à la Fondation Mohammed VI.
Ce dernier a axé son intervention sur le contexte international et national, marqué par le récent avertissement international selon lequel le monde est près de dépasser l’objectif de l’Accord de Paris, qui prévoit de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C. D’autres hauts responsables étaient également au rendez-vous à savoir Mohamed Benyahia, secrétaire général du département de l’Environnement, lequel est revenu sur les engagements du Maroc en faveur du climat, notamment la nouvelle contribution nationale déterminée. Présentée au secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) le 5 juin 2015, cette vision, en cohérence avec l’Article 3 de l’Accord de Paris, présente les efforts du royaume dans la lutte contre le changement climatique. Un bilan qui ravit Chakib Alj, président de la CGEM pour qui «grâce à la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, le Maroc s’est engagé de manière volontaire et responsable dans la lutte contre le changement climatique, en élaborant une Contribution Déterminée au Niveau National (NDC) ambitieuse, qui consiste à contenir le réchauffement climatique en dessous de +1,5°C.». Plus loin, le patron des patrons se réjouit des initiatives qui ont vu le jour au Maroc, notamment la stratégie de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.
«Ce qui a permis à notre pays de rayonner au-delà de ses frontières et de se positionner en tant que leader dans le continent en matière de développement durable», souligne Alj pour qui le Maroc est engagé pour continuer à montrer la voie de l’ambition climatique dans le cadre de l’Accord
de Paris, tout en contribuant pleinement à hauteur de ses capacités socio-économiques, actuelles et projetées. «Une série d’actions sont menées pour vous, chers chefs d’entreprises, pour vous accompagner à appréhender au mieux la lutte contre le changement climatique dans vos opérations quotidiennes, d’une manière que nous voulons durable, pour le bien de notre économie, de notre pays et de notre planète», a conclu le président de la CGEM.
Chakib ALJ
Président de la CGEM
L’accord de Paris a marqué un tournant décisif : il a reconnu, pour la première fois, le rôle des acteurs non-étatiques, dont, bien évidemment les entreprises. Et nous croyons fermement que le vrai changement ne peut venir que des entreprises. De plus, comme vous le savez, l’Europe imposera des normes écologiques aux entreprises étrangères exportant sur son territoire. Si pour l’heure ce mécanisme est toujours en gestation – la Commission Européenne va en présenter les contours dans quelques jours, pour une mise en œuvre prévue à partir de 2023. Et 2023 c’est maintenant !
Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco