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Ménages : la confiance recule, le moral résiste

Au troisième trimestre 2025, l’indice de confiance des ménages (ICM) du HCP s’établit à 53,6 points, contre 54,6 points trois mois plus tôt. Ce léger recul traduit une attente prudente dans un contexte économique jugé tendu. Si les anticipations sur le niveau de vie se dégradent, les perceptions du passé s’améliorent. En glissement annuel, l’indice progresse nettement par rapport à 2024.

La confiance des ménages recule au 3e trimestre. L’indice du Haut-commissariat au plan (HCP), qui la mesure (ICM), s’est établi à 53,6 points, contre 54,6 points au trimestre précédent. Si ce recul reste modéré, il traduit une prudente attente des ménages, marquée par la perception d’un contexte économique tendu.

En glissement annuel, l’indice affiche toutefois une nette progression par rapport aux 46,2 points enregistrés au cours de la même période de 2024. Un signe que la reprise de confiance, amorcée en début d’année, se maintient. Les anticipations des ménages quant à l’évolution du niveau de vie restent dominées par la prudence. Plus d’un ménage sur deux (51,4%) s’attend à une dégradation dans les 12 prochains mois, contre seulement 7,1% envisageant une amélioration. Le solde d’opinion prospectif se dégrade ainsi à -44,3 points, après -35,2 points au trimestre précédent.

Cette détérioration du moral prospectif intervient alors même que les perceptions du passé s’améliorent légèrement : le solde relatif aux 12 derniers mois, bien que négatif (-72,9 points), se redresse par rapport aux -75,8 points d’il y a un. En filigrane, ces résultats traduisent une fragile confiance dans la capacité de l’économie à préserver le pouvoir d’achat, malgré un environnement inflationniste en décélération.

Chômage : un pessimisme en atténuation
Les ménages demeurent majoritairement pessimistes quant à l’emploi, mais dans une moindre mesure. Au 3e trimestre, 70,5% d’entre eux anticipent une hausse du chômage au cours de l’année à venir, contre 14,1% qui s’attendent à une baisse. Le solde d’opinion, à -56,4 points, s’améliore ainsi par rapport aux -57,5 points du trimestre précédent et -76,3 points un an plus tôt.

Cette évolution traduit une lente décrue du pessimisme, nourrie par la stabilisation observée sur le marché du travail et par l’espoir d’une reprise de certains secteurs à fort effet d’entraînement, comme le tourisme ou la construction. La perception de l’opportunité d’achat de biens durables reste largement négative : 69,4% des ménages estiment que le moment n’est pas propice, contre 11,7% d’opinions favorables. Le solde, à -57,7 points, traduit néanmoins une amélioration notable par rapport aux -62,8 points enregistrés trois mois plus tôt et -69,7 points un an auparavant.

Cette évolution positive, bien que timide, témoigne d’un reflux des inquiétudes liées à la flambée des prix. Elle ne signifie cependant pas une reprise significative de la consommation. Les ménages continuent de privilégier les dépenses essentielles et d’adopter une posture d’attente face à l’incertitude économique.

Situation financière : un léger redressement du moral
Si la situation financière actuelle reste jugée défavorable par la majorité, la perception de son évolution future affiche une légère amélioration. Environ 14,3% des ménages anticipent une amélioration de leur situation, contre 24,3% qui craignent une dégradation. Le solde d’opinion se fixe à -10 points, un niveau meilleur qu’un an auparavant (-18,1 points).

Dans le même temps, 59% des ménages déclarent que leurs revenus couvrent leurs dépenses, tandis que 38,7% s’endettent ou puisent dans leur épargne. Ces chiffres traduisent une pression budgétaire persistante mais moins aiguë qu’en 2024 (où les tensions sur les prix alimentaires et énergétiques avaient atteint un pic). L’horizon d’épargne reste le plus pessimiste de l’ensemble des indicateurs : seuls 9,6% des ménages estiment pouvoir épargner au cours des 12 prochains mois.

Le solde d’opinion demeure ainsi profondément négatif à -80,8 points, signe d’une absence de marge de manœuvre financière pour la majorité. La perception des prix alimentaires reste dominée par un constat quasi unanime : près de 96% des ménages estiment que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois. Et pour beaucoup, l’horizon ne s’annonce guère plus serein : huit ménages sur dix redoutent de nouvelles hausses d’ici l’an prochain. Ce sentiment généralisé se reflète dans le solde d’opinion, qui recule à -81,4 points. Cela traduit une inquiétude persistante face à un renchérissement qui pèse sur le quotidien.

Dans ce contexte, le troisième trimestre 2025 s’inscrit dans une phase de transition : la confiance progresse, mais sans élan franc. Et la baisse de l’Indice de confiance des ménages d’un point n’efface pas les gains enregistrés depuis 2024. Elle rappelle simplement combien la perception du pouvoir d’achat reste fragile.

L’amélioration observée demeure suspendue à deux leviers essentiels : la stabilisation des prix alimentaires et la dynamique du marché du travail. Si ces facteurs évoluent favorablement, la confiance pourrait s’inscrire dans une tendance durable et amorcer une phase de reconstruction progressive du moral des ménages à l’horizon 2026.

Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO



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