TIR de voyageurs. Algesiras exige des autocars sans bagages
Les professionnels du transport international de voyageurs sont en grève depuis samedi face à cette situation contraignante. Les autorités marocaines et espagnoles se réunissent aujourd’hui pour trouver une solution.
Les professionnels du transport international de voyageurs sont en colère et ils le font savoir. La Fédération nationale du transport touristique s’est fendue d’un communiqué au ton ferme mettant en avant les conditions déplorables durant le transit via le port d’Algésiras, en Espagne. Lors d’une réunion tenue le 16 mai à Casablanca, la fédération a décidé d’observer une grève à partir de samedi dernier ainsi qu’un sit-in devant le port Tanger Med vendredi prochain. Les autorités marocaines et espagnoles ont prévu une réunion aujourd’hui à Algésiras afin de trouver une issue à cette impasse.
Contacté par Les Inspirations ÉCO, Lahbib Aghrif, coordinateur de l’Union générale des entreprises et des professions (UGEP) auprès de la fédération, parle d’un blocage pur et dur des autocars au niveau d’Algésiras. Il décrit une situation surréaliste où les autorités espagnoles du port exigent que les autocars se débarrassent de leurs bagages avant de passer la frontière. Qu’ils viennent des villes marocaines ou des capitales européennes, ces transporteurs de voyageurs très prisés pour leur flexibilité et les prix qu’ils proposent, voient leur business menacé. Ce sont plus de 75 sociétés qui sont concernées. Aujourd’hui, elles préférent rester sans activité que de se voir bloquer au port espagnol. En effet, selon un professionnel, les pénalités pleuvent et les autocars sont immobilisés parfois plus de 4 jours. Le plus contraignant, c’est que les autorités du port d’Algesiras exigent la présence du gérant de l’entreprise pour signer le PV ainsi qu’un engagement. Cette situation, sans précédent, a fini par causer des tracasseries aux voyageurs obligés de trimballer leurs bagages souvent lourds pour éviter le blocage. Personne ne comprend la raison de cette nouvelle mesure. De plus aucun préavis n’a été donné aux transporteurs. Les professionnels pointent du doigt une décision unilatérale émanant du staff dirigeant du port espagnol. Quant aux raisons de ce basculement, on n’en sait pas plus. D’aucuns proposent même de court-circuiter le port d’Algesiras en trouvant un compromis pour aller directement au port français de Sète.
En effet, pour les transporteurs internationaux, l’Espagne n’est qu’un passage étant donné que la majorité des clients se dirigent vers la France, la Belgique, la Hollande ou l’Italie. Mais, ils pensent à cette solution comme ultime recours au cas où une solution n’est pas trouvée à l’issue de la réunion d’aujourd’hui. Pourtant, en février dernier, les autorités portuaires de Tanger Med et d’Algesiras ont signé un accord de collaboration pour faciliter les échanges ainsi que les fl ux des passagers. À noter qu’en 2018, 2,8 millions de passagers ont transité entre le port de Tanger Med et la baie d’Algésiras.