Éco-Business

Tawfik Benzakour : « l’assurance-crédit est plus qu’indispensable »

Tawfik Benzakour. DG de PREVAS A.C.C

Au vu du contexte actuel, peut-on dire que c’est le moment adéquat pour se lancer dans ce type d’activité ?
PREVAS A.C.C est un cabinet de courtage qui accompagne ses clients dans le placement et la gestion de leurs contrats de crédit auprès des assureurs de la place (EULER HERMES ACMAR Coface, SMAEX et Axa Crédit). Notre rôle est donc crucial surtout durant cette période marquée par une situation économique très délicate qui se traduit par un allongement des délais de paiement et un accroissement des défaillances d’entreprises. Nous permettons aux entreprises de sécuriser leurs postes clients en leur fournissant, avant toute transaction, des informations sur leurs partenaires commerciaux. L’assurance-crédit est aujourd’hui plus qu’indispensable… Elle doit être considérée comme un atout pour toute entreprise – toutes tailles confondues- qui souhaite préserver la pérennité de son business. Elle doit être aussi utilisée comme un levier de développement.

De quel type d’informations avez-vous besoin ? Les entreprises sont-elles assez réceptives ?
Nous devons cerner l’esprit de l’entreprise et évaluer sa capacité à honorer ses engagements sur le court terme. Pour ce faire, nous nous entretenons avec les chefs d’entreprises qui nous communiquent toute l’information «propriétaire» et bilancielle de l’entreprise. Nous nous assurons que sa gestion du BFR et du cash flow est convenable. Pour plus de pertinence, nous nous enquérons des informations bancaires pour vérifier l’absence de tout défaut ou incident de paiement durant les trois à quatre dernières années. À cela s’ajoute l’état des stocks, mais surtout l’esprit de l’entreprise et sa gouvernance aussi. La moralité du gérant est tout aussi importante…

On peut dire que l’expression «court terme» est galvaudée aujourd’hui…
C’est vrai que les délais de paiement au Maroc s’allongent de plus en plus et la crise n’arrange pas les choses. Mais heureusement que l’État a mis en place un certain nombre de mesures dont les produits Oxygène et Relance qui ont donné un second souffle à plusieurs entreprises au bord de l’asphyxie quelques mois auparavant. Le deuxième produit en particulier, est un réel coup de pouce puisqu’il garantit le versement d’une partie des aides aux crédits fournisseurs.

Quels sont les secteurs les plus touchés par cette crise ?
Pratiquement tous les secteurs ont été touchés. Certains plus que d’autres. Si la crise a épargné le secteur pharmaceutique et agroalimentaire, elle a durement affecté les secteurs du BTP, de la métallurgie, de l’électroménager, du tourisme, des banques… Il y a eu aussi un effet boule de neige qui a malmené plusieurs sous-secteurs. Certes le fonds Covid a essayé de sauver pratiquement tous les secteurs y compris l’informel, mais nous sommes un pays avec des moyens limités. Nous ne pouvons pas continuer à soutenir notre économie à coup d’injections. Parallèlement, nous ne pouvons pas attendre d’éradiquer complétement ce virus pour relancer l’économie, il faut apprendre à vivre avec. Nous ne pouvons pas décréter un autre confinement total qui mettra à genoux l’économie nationale et induira une crise sociale sans précédent. Le confinement partiel reste pour l’instant la meilleure solution.

Aida Lo / Les Inspirations Éco


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