Stratégies d’investissement : les facteurs économiques à considérer avant de se lancer
Pour nos panélistes, les stratégies d’investissement doivent tenir compte de plusieurs facteurs, tels que les objectifs individuels, l’horizon de placement, l’aversion au risque, la conformité religieuse ou encore la diversité des besoins d’épargne. Ce sont autant de facteurs économiques à considérer avant de se lancer dans l’acte d’investir.
Les placements financiers suscitent un intérêt croissant, tant parmi les salariés que parmi les particuliers en général. Lorsque l’on envisage de franchir le pas et d’investir, il est crucial de prendre en compte les facteurs économiques conjoncturels. Les déclarations des experts du secteur financier, lors du débat des Cercles des ÉCO apportent des éclaircissements à ce sujet. L’acte d’investir dépend de plusieurs paramètres.
Selon Faiçal Zahlane, directeur général adjoint de La Marocaine Vie, que l’on soit salarié ou entrepreneur, il est important de déterminer l’objectif visé par cette épargne. L’expert met en évidence le fait que de nombreux individus se retrouvent avec des taux de remplacement ne dépassant pas 30% de leur salaire à l’âge de 60 ans, et insiste sur l’importance de la préparation précoce de la retraite. Zahlane met en évidence le fait que dans ce contexte, la rentabilité n’est pas l’élément crucial pour justifier la constitution d’une retraite complémentaire à long terme. D’autres facteurs, tels que les avantages fiscaux et la rentabilité à long terme, peuvent également jouer un rôle.
En effet, la rentabilité joue un rôle, mais elle n’est pas l’unique facteur déterminant dans la justification de la constitution d’une retraite complémentaire à long terme. Il existe de nombreux avantages, tels que des avantages fiscaux et des perspectives de rentabilité sur le long terme. Il est donc essentiel d’être conscient de l’importance de cette démarche.
En outre, d’autres facteurs entrent en jeu. Par exemple, si l’on souhaite financer l’éducation des enfants ou réaliser un projet à terme, il peut être judicieux de s’orienter vers d’autres formes de placement. Le choix dépendra également de notre horizon de placement et de notre tolérance au risque. «Si l’on est prêt à prendre davantage de risques, il est possible de se tourner vers des instruments financiers moins sûrs, mais potentiellement plus rentables», souligne Zahlane.
L’importance du diagnostic et du bilan conseil
«Parfois, lorsqu’on parle d’épargne, on a l’impression de s’adresser uniquement à une population aisée. Cependant, ce sujet concerne tout le monde», fait remarquer Omar Lahlou, directeur délégué du marché patrimonial chez Société générale Maroc. Pour lui, lorsqu’il s’agit d’épargner, il est essentiel de commencer par un diagnostic ou une évaluation-conseil pour définir avec la personne intéressée quels sont ses objectifs et son horizon temporel. «Tous les moments peuvent être propices à l’investissement. Il n’existe pas de solution miracle ni de produit phare. Tout dépend des besoins individuels.
Cependant, l’horizon de placement est un élément déterminant». Il soulève l’importance du diagnostic et du bilan conseil pour définir les objectifs et l’horizon de chaque investisseur. Le dirigeant souligne qu’il n’y a pas de solution miracle ni de produit vedette universel, mais plutôt une variété de solutions qui dépendent des besoins individuels. L’horizon de placement est un facteur déterminant, et il est essentiel de considérer les fluctuations des marchés financiers et les taux d’intérêt.
Certains instruments peuvent offrir un rendement intéressant à court terme, tandis que d’autres conviennent mieux à un horizon de placement plus long. Pour naviguer dans cette diversité de produits et de stratégies, l’accompagnement d’un conseiller financier peut être utile. Pour Lahlou, il existe d’autres instruments qui permettent d’obtenir un rendement intéressant tout en respectant un horizon de placement court. Par ailleurs, il est possible d’envisager les produits bancaires, qui restent également intéressants dans la conjoncture actuelle, étant donné la hausse des taux d’intérêt. Pour lui, il est donc important de définir les objectifs et l’horizon de placement avant d’établir un bilan avec le client ou le partenaire.
Au-delà des produits financiers, une approche globale s’impose
Karim El Hnot, directeur général de SogéCapital Gestion, souligne que l’épargne ne se limite pas aux produits financiers modernes. Les Marocains ont également une propension à épargner dans des actifs tangibles tels que l’immobilier ou l’or.
« Il est important de souligner qu’au Maroc, le taux d’épargne est élevé par rapport au PIB. En effet, même ceux qui n’ont pas d’épargne moderne épargnent d’une certaine manière. Tout d’abord, nous avons un attachement important à l’immobilier. Les Marocains aiment posséder la maison dans laquelle ils vivent, ce qui constitue une forme d’épargne. Il ne faut pas oublier cela. L’épargne ne se limite pas à la sphère de l’épargne moderne. Il y a également l’épargne que chacun fait, comme nos grands-mères qui achètent un peu d’or, par exemple. Cela aussi est de l’épargne», souligne El Hnot.
Le dirigeant insiste sur l’importance de prendre en compte tous les aspects de l’épargne, qu’ils soient liquides ou non, et de ne pas se focaliser uniquement sur les marchés financiers. Il rappelle que les besoins des individus peuvent varier en termes de durée, et que la vision globale de l’épargne est essentielle. Mais il n’y a pas de solution miracle, pas de produit vedette. Tout dépend des besoins, et ces besoins sont multiples. L’éducation financière joue un rôle important à cet égard.
Et d’expliquer que «les bons et les mauvais moments pour investir, sont connus après coup. Par conséquent, la meilleure stratégie consiste vraiment à partir des besoins en se disant que pour les besoins à long terme, j’ai une vision. J’ai également une vision pour le moyen terme et une pour le court terme. À partir de là, soit nous avons une connaissance financière importante et nous pouvons nous débrouiller seuls, soit nous avons un banquier ou quelqu’un qui peut nous aider à y voir plus clair. Surtout, il est essentiel de tout inclure. Il faut prendre en compte le fait d’avoir une résidence secondaire, une résidence principale ou si nous sommes locataires».
Tout cela fait partie intégrante de l’épargne. Certains actifs sont liquides, d’autres ne le sont pas. Par conséquent, il est vraiment important d’avoir une vision globale et de ne pas se focaliser uniquement sur l’épargne moderne des marchés financiers. La pérennité de l’investissement et la possibilité de récupérer ses économies, des éléments primordiaux Ahmed Arharbi, directeur des opérations marchés à la Bourse de Casablanca, souligne l’importance de la confiance et de la conformité religieuse dans les choix d’investissement. Il mentionne qu’il est crucial de démystifier les produits financiers et d’informer les individus sur ceux qui sont conformes à leurs croyances. Il souligne également qu’il n’y a pas de solution unique en termes de rentabilité, mais que la pérennité de l’investissement et la possibilité de récupérer ses économies sont des éléments primordiaux.
«Pour certaines personnes, les produits financiers peuvent être perçus à travers un prisme religieux. Par conséquent, dans certains cas, elles peuvent ne pas souhaiter investir dans certains produits pour des raisons religieuses. Il est cependant important de lever la stigmatisation entourant tous les produits financiers et d’expliquer aux gens quels produits peuvent être conformes à leurs croyances, afin qu’ils puissent être orientés vers ceux qui correspondent à leurs besoins. Car il en existe. Que ces produits soient plus ou moins rentables n’est pas le sujet. Mais il est essentiel que les gens comprennent que tous les produits sur les marchés financiers ne sont pas «Haram», bien au contraire. Il existe de nombreux produits qui permettent aux individus d’investir à moyen et long terme et de récupérer leurs économies après un certain laps de temps ou lorsque cela est nécessaire», souligne-t-il.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO