Stratégies d’investissement : définir son profil d’investisseur
Des conseils d’experts soulignent l’importance de comprendre son profil d’investisseur, de diversifier ses placements et de choisir des stratégies adaptées à son horizon de placement, dans le contexte économique qui prévaut. Découvrez les clés pour gérer le risque financier. Détails.
Dans le contexte économique actuel où la volatilité des marchés financiers est une réalité, il est primordial pour les investisseurs de bien évaluer leur tolérance au risque et de choisir des stratégies d’investissement adaptées à leur profil. De quoi leur permettre de maximiser les opportunités de croissance tout en préservant leur capital. Lors du débat organisé par Les Inspirations ÉCO sur les placements financiers, Omar Lahlou, directeur délégué du marché patrimonial chez Société Générale Maroc, a abordé la question de la définition du profil d’investisseur et des différentes catégories d’investisseurs présentes sur le marché national.
Selon Lahlou, il existe des outils permettant de définir le profil d’investisseur, en prenant en compte la propension au risque de chaque individu. Pour déterminer son profil d’investisseur, Lahlou suggère de réaliser un bilan conseil ou un diagnostic patrimonial, ainsi qu’un diagnostic financier. Ces étapes permettent de comprendre si l’investisseur est plutôt enclin à prendre des risques, s’il est plus prudent, ou s’il se situe entre les deux extrêmes. Cette évaluation simplifiée peut être réalisée en collaboration avec un conseiller financier au sein de sa banque ou de son agence bancaire.
Comment maximiser les rendements tout en gérant le risque
Il est important de noter que le risque associé aux placements financiers ne se limite pas aux investissements directs en bourse. Pour Lahlou, il est possible de maîtriser ce risque en optant pour des placements indirects, tels que les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) investis en actions, ou encore les contrats d’assurance-vie permettant d’investir dans les valeurs mobilières. L’horizon de placement est un élément clé pour maîtriser le risque. En particulier, pour les petits épargnants, il est recommandé de diversifier ses investissements plutôt que de miser sur une seule valeur en bourse, car cela réduit l’exposition au risque.
De plus, pour ceux qui ne sont pas familiers avec le fonctionnement du marché, il est judicieux de faire appel à des experts qui sont quotidiennement en contact avec les fluctuations du marché boursier. En ce qui concerne les contrats d’assurance-vie, Omar Lahlou souligne qu’il est possible d’investir dans la Bourse de Casablanca à travers des contrats en unité de compte. Cette approche offre une opportunité supplémentaire de fructifier les investissements.
«Il est essentiel de comprendre que la notion de risque peut être maîtrisée grâce à une analyse approfondie de son profil d’investisseur, à une diversification des placements et à un accompagnement par des professionnels du secteur financier. Ces mesures contribuent à une meilleure gestion des risques et à une optimisation des rendements potentiels», explique le directeur délégué du marché patrimonial chez Société Générale Maroc.
Démystifier la notion de risque financier
Il faut dire que cette thématique intéresse tant les salariés que les particuliers en général. Lorsqu’il s’agit de définir à quelle catégorie d’investisseurs on appartient et d’identifier les catégories les plus fréquentes sur le marché marocain, Karim El Hnot, directeur général de SogéCapital Gestion, apporte des éclaircissements pertinents.
Selon le dirigeant, de nombreux clients cherchent avant tout à réaliser un rendement de 5 à 6% avec un risque minimal, voire nul. Cependant, il souligne que l’idée d’un investissement sans risque est un non-sens. Même la simple thésaurisation présente des risques, tels que le vol. Il est donc important de comprendre que la perception du risque par les investisseurs n’est pas toujours correcte. Souvent, le risque est considéré uniquement du point de vue de la volatilité du marché boursier, ce qui est une vision limitée des possibilités.
El Hnot explique qu’il est nécessaire de démystifier cette notion de risque et d’informer les investisseurs sur les différentes possibilités qui s’offrent à eux. Tout d’abord, il est indispensable d’accepter une certaine prise de risque. Il rappelle que les Chinois utilisent le terme «risque» et «opportunité» de la même manière, soulignant ainsi que pour obtenir des rendements plus élevés, il faut prendre des risques financiers, tels que les fluctuations du marché. Cependant, ce type de risque est gérable sur le long terme. À titre d’exemple, El Hnot mentionne que sur une période de cinq ans, l’indice boursier marocain, MASI rentabilité, incluant les dividendes, a enregistré un rendement annuel de 4,91%, même en tenant compte de la crise de la Covid-19, des conflits et des hausses de taux. Ces trois années difficiles ont été compensées par des périodes plus favorables.
Ainsi, il est important de considérer des instruments d’investissement tels que la bourse, en particulier pour les investisseurs jeunes qui ont le temps de faire fructifier leur épargne à long terme. Le directeur général de SogéCapital Gestion insiste sur le fait que l’épargne ne doit pas être uniquement associée à la bourse, bien que celle-ci soit un canal d’investissement important. «En réalité pratiquement 85% des encours OPCVM qui sont presque autour de 600 milliards de dirhams d’épargne gérée au Maroc sont investis dans des instruments de taux, notamment les obligations. Il est donc crucial de reconnaître l’existence d’autres marchés, tels que le marché obligataire dont les bons du Trésor, qui offrent des opportunités d’investissement moins connues mais tout aussi pertinentes», souligne Karim El Hnot.
L’accès à la Bourse de Casablanca : un marché réglementé et transparent qui favorise la confiance des investisseurs
Pour sa part, Ahmed Arharbi, directeur des opérations marchés à la Bourse de Casablanca, met en avant l’importance de la confiance dans le domaine financier. Selon lui, la confiance est un élément clé, et il est essentiel de la préserver. La Bourse de Casablanca, en tant que marché réglementé, offre un environnement transparent, équitable, ordonné et régulé, ce qui renforce la confiance des investisseurs. Arharbi souligne que le cadre législatif et réglementaire qui régit les infrastructures de marché, y compris la Bourse de Casablanca, offre des garanties et des protections pour les investisseurs.
«Les règlements généraux, les lois et les circulaires encadrent les activités des intermédiaires tels que les sociétés de bourse et de gestion, ainsi que les émetteurs qui font appel public à l’épargne. Ces règles de gouvernance assurent que les opérations se déroulent conformément aux normes professionnelles. De plus, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) joue un rôle important dans la protection des investissements en valeurs mobilières. L’accessibilité à la Bourse de Casablanca a considérablement augmenté ces dernières années grâce aux avancées technologiques telles que les réseaux et la téléphonie mobile. Les sociétés de bourse ont développé des solutions qui permettent aux particuliers d’investir en bourse avec un minimum de connaissances sur les marchés financiers», souligne-t-il.
Bien que l’expertise d’un gestionnaire de portefeuille diffère de celle d’un particulier, les informations nécessaires sont disponibles publiquement sur les sites Internet de la bourse, ce qui rend l’investissement en bourse plus accessible. Arharbi met également en évidence l’importance de l’éducation financière. Il souligne que les investisseurs qui s’intéressent à la bourse sont généralement des personnes averties qui cherchent à apprendre davantage.
Pour soutenir cette éducation financière, des initiatives telles que la Fondation d’éducation financière, présidée par Bank Al-Maghrib, et l’école de la bourse ont été mises en place pour fournir des connaissances de base sur le fonctionnement des marchés financiers. En investissant en bourse, les particuliers contribuent non seulement à l’économie du pays, mais aussi à la croissance des entreprises marocaines. Arharbi souligne que la bourse représente l’économie du pays, et il est important que les entreprises cotées soient soutenues et que les investissements soient encouragés. Investir dans des valeurs du pays, dans des entreprises qui prônent la bonne gouvernance et qui sont encadrées par des réglementations, est considéré comme un investissement citoyen.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO