Stratégie de l’emploi : les Conseillers tracent la voie pour le prochain gouvernement
Les Conseillers se préparent activement pour la séance annuelle d’évaluation des politiques publiques. Leur groupe de travail thématique provisoire chargé de la préparation de la séance annuelle d’évaluation des politiques publiques en matière d’emploi 2012-2021 au sein de la 2e Chambre a sorti un rapport où les mesures de relance de l’emploi sont légion. Le document a été notamment présenté, mercredi dernier. Et à cette occasion, dans leurs interventions en réaction au contenu du rapport, les groupes et groupements parlementaires à la Chambre des Conseillers ont relevé que la question de l’emploi reste la principale préoccupation de toutes les familles marocaines à l’heure où le chômage et l’instabilité professionnelle sont des problématiques majeures. Ils ont aussi appelé à trouver des solutions urgentes et concrètes pour faire face au chômage et créer des opportunités d’emploi.
L’emploi, une priorité
En effet, l’emploi fait partie des domaines lourdement touchés par la conjoncture exceptionnelle et délicate induite par la pandémie de la Covid-19, ont-ils indiqué à l’unanimité, avant de déclarer que le succès des stratégies nationales pour la création d’emplois passe par la garantie d’un climat favorable aux affaires. C’est ainsi que dans le rapport, ils appellent à transcender les méthodes classiques pour dynamiser le marché du travail. Selon eux, il faut plutôt chercher des approches de transition qui permettraient au Maroc de rejoindre le club des pays avancés, vu que la création d’emplois est intimement liée au développement économique et à l’atteinte d’un taux de croissance de plus de 6%. Le rapport met également en évidence l’importance du développement des législations relatives au Code du travail, pour accompagner les évolutions et les enjeux imposés par le marché du travail. Il relève aussi que le recours aux mécanismes de contrôle et d’évaluation doit être opéré de manière systématique pour davantage de clarté et de transparence dans l’exécution des politiques et programmes publics, afin d’apporter les ajustements nécessaires en temps opportun et d’assurer l’atteinte des objectifs fixés.
S’agissant de la facilitation de l’accès des femmes au marché du travail, le rapport appelle à se doter d’un système juridique et réglementaire qui prend en compte l’approche genre et veille à assurer l’autonomisation économique des femmes entrepreneures. Bref, le document souligne la nécessité de placer le citoyen au cœur du processus de développement, ce qui requiert une révision multiforme des politiques publiques en matière de gouvernance, d’éducation, de formation, de santé et de libertés fondamentales et l’adoption de mesures bien définies pour encourager les acteurs économiques et sociaux. C’est pratiquement ce qui est également recommandé par la Banque mondiale en matière d’emploi.
La Banque mondiale et les autorités travaillent sur le sujet
Dans son dernier rapport dénommé Morocco’s Job Landscape, l’institution de Bretton Woods relève que la mise en place d’un marché du travail dynamique et inclusif reste encore un défi persistant au Maroc. Et que même si le revenu par habitant a doublé entre 2000 et 2018 et que le taux de pauvreté a été divisé par trois sur la même période, les créations d’emplois n’ont pas suivi (Cf. Les inspirations Eco). En attendant de s’attaquer à ce talon d’Achille de l’économie marocaine où la Banque mondiale travaille actuellement avec les autorités, les membres du groupe de travail thématique provisoire, chargé de la préparation de la séance annuelle d’évaluation des politiques publiques en matière d’emploi 2012-2021 au sein de la 2e Chambre, ont également abordé deux autres sujets dans leur rapport. Ils y insistent sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de la régionalisation avancée, et de doter les régions et collectivités territoriales des ressources humaines et financières appropriées à même de leur permettre une meilleure planification de leur développement, pour contribuer davantage au renforcement de la richesse nationale et à la diversification des ressources. Dans leur rapport, les conseillers préconisent aussi de réviser certaines dispositions et textes juridiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’objectif étant d’assurer une certaine égalité entre les pays du Nord et ceux du Sud en ce qui concerne les accords de libre-échange.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco