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Stations-service : La vérité sur l’appel au boycott

L’information selon laquelle une fraude dans les pompes de certaines stations-service, qui aurait été dévoilée par des acteurs de la société civile, a été relayée par la presse écrite et électronique. Cette information a coïncidé avec des appels au boycott sur la toile. Une information que l’AMPOC et les autorités compétentes démentent en mettant la lumière sur la procédure de contrôle des pompes de carburant.

Un article se faisant l’écho de contrôles présumés dans des stations de carburant  par des bénévoles et des représentants de la société civile, une  mise à nu des fraudes à la pompe  et des appels au boycott d’une entreprise de distribution pétrolière : trois faits qui mettent facilement du feu aux poudres. Y a-t-il un lien de cause à effet entre ces «contrôles» étant, en principe, du ressort d’autorités spécialisées et un appel au boycott dont l’origine reste, jusqu’à présent, méconnue, à l’opposé d’une action similaire antérieure menée par la Fédération nationale des associations de consommateurs au Maroc (FNACM) contre deux stations-service, il y a près d’un mois? Tout semble le confirmer, mais cela n’est pas le cœur du sujet.

Du côté des associations de protection des consommateurs, il n’y a aucune trace d’un quelconque contrôle effectué à Casablanca. «Une action comme celle-ci doit impliquer les autorités compétentes et doit se faire dans les règles de l’art, ce qui n’est pas le cas ici. Non seulement, nous ne sommes pas sûrs que cette opération ait été réellement menée mais nous condamnons, de manière générale, ce genre d’initiative», martèle Kherrati Bouazza, président de l’AMPOC, association membre de la FNACM. «Nous avons réellement appelé au boycott quand la baisse des prix du pétrole, à l’échelle internationale, n’a pas impacté les prix à la pompe chez nous, mais cela date d’il y a un mois et cela concerne deux stations-service», poursuit-il.

Une question de prérogatives
D’emblée, un contrôle dans une station-service ne peut se faire que par les services de métrologie relevant du ministère de l’Industrie, et dans ce cas précis, par des contrôleurs de la délégation casablancaise. Dans le cas où un acteur de la société civile souhaiterait dénoncer un abus, il devrait obligatoirement suivre la procédure, à savoir contacter la délégation régionale. «Aucun organisme n’a le droit de faire ces contrôles qui sont normalement effectués par les vérificateurs métrologiques du ministère, dans les règles de l’art.

Ces derniers utilisent plusieurs mesures et instruments qui demandent une haute technicité», explique Hassan Jallal, délégué du ministère de l’Industrie et du commerce à Casablanca. En ce qui concerne les pompes de carburant, les contrôleurs utilisent un outil appelé Appareil de mesure du carburant liquide (AMCL) qui permet, grâce à la technique de l’étalonnage s’effectuant sur deux parties essentielles, de vérifier la quantité indiquée par la pompe et de détecter, le cas échéant, l’écart entre la quantité indiquée par la pompe et la quantité réelle. «L’appareillage de contrôle doit être étalonné et agréé et les contrôleurs doivent être formés et assermentés. Ils constituent des brigades de contrôle qui sont constamment sur le terrain. Une fois le contrôle effectué, les pompes sont scellées, détail très important de la procédure de contrôle normalisée des stations-service», souligne Jallal. L’information, vraisemblablement fallacieuse, a coïncidé avec le chahut médiatique autour des prix du carburant à la pompe au Maroc, qui ne reflètent pas la fluctuation des prix de pétrole mondiaux.

Si cette situation a entraîné plusieurs appels au boycott, d’aucuns n’hésitent pas, d’une autre part, à faire le lien avec la situation politique dans le royaume et, surtout, le blocage que connaissent les négociations pour former le gouvernement. «Nous nous demandons si le contexte politique actuel ne serait pas pour quelque chose dans cette affaire, surtout qu’elle a éclaté après la discorde dans les négociations pour former le gouvernement», s’interroge Bouazza Kherrati. Pour l’instant, des brigades de contrôle généralisé des stations-service ont été diligentées. «Une routine que nous avons décidé de renforcer», précise le délégué. 


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