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Souveraineté économique du Maroc : les cultures oléagineuses s’érigent en alliés insoupçonnés

À l’heure où la crise sanitaire et ses effets mettent sur la table le sujet de l’autosuffisance des pays les oléagineux comme le tournesol ou le colza répondent non seulement au besoin de l’autonomie alimentaire du pays, mais offrent aussi des solutions d’avenir face aux défis de préservation des équilibres écologiques.

Le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, a permis un véritable essor des cultures oléagineuses au Maroc. Et selon l’initiative Maghreb Oléagineux, initié par Terres Univia en 2019 et cofinancé par l’Union européenne, «la nouvelle stratégie agricole du Royaume, intitulée «Génération Green», réaffirme l’importance du développement de la filière oléagineuse marocaine. Elle ambitionne d’atteindre 80.000 hectares de colza (30.000 ha) et de tournesol (50.000 ha) à l’horizon 2030. Cela permettra de couvrir 15% des besoins du marché marocain, créant ainsi plus de 170.000 emplois».

Or, il se trouve que la clé du succès pour une agriculture plus performante réside dans le transfert des bonnes pratiques aux agriculteurs. C’est dans ce contexte que le Programme Maghreb Oléagineux s’inscrit dans la stratégie agricole du Maroc en misant sur la formation et la sensibilisation des producteurs au sujet des semences européennes de colza et de tournesol, et de leurs atouts. Depuis 2019, 130 conseillers et 103 prestataires de services ont été formés, et 121 Field Days ont été organisés au bénéfice de plus de 3.400 agriculteurs. En 3 ans, 18 plateformes de démonstration ont permis de présenter 29 variétés européennes (14 de tournesol et 15 de colza) et leur adaptabilité aux différents bassins de production du Maroc.

Solution concrète aux aléas des cours mondiaux

Le Maroc est classé parmi les 10 premiers importateurs d’huile alimentaire dans le monde. En 2020-2021, 77.000 tonnes d’huile de colza et de tournesol et 460.000 tonnes de tourteaux de colza et tournesol ont été consommés au Maroc. En 10 ans, la consommation d’huiles végétales et de tourteaux a augmenté respectivement de 26 % et 38 %.

Cela fait peser un lourd fardeau sur les finances du Royaume qui subissent de plein fouet la volatilité des marchés mondiaux des denrées alimentaires, d’autant plus que la production locale ne couvre que 2% des besoins. La question de la production d’oléagineux au Maroc représente donc un enjeu de taille et une solution concrète aux aléas des cours mondiaux. A cet effet, le développement des filières nationales de colza et de tournesol permet de réduire la dépendance aux importations en huiles et protéines végétales, d’améliorer l’équilibre de la balance commerciale et de renforcer l’activité économique, notamment dans les zones rurales.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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