Sefrou : la production de cerises recule de 36%
À cause des conditions climatiques particulières de cette année, marquée par de faibles précipitations d’à peine 370 mm, et leur mauvaise répartition dans le temps, la production de cerises dans la province de Sefrou a enregistré un recul de 36% par rapport à la campagne précédente. La campagne de récolte des variétés précoces, lancée en ce mois de juin, annonce une production estimative de 2.200 T, soit un rendement moyen de 4,2 T/ha.
Malgré les contraintes liées aux circuits de commercialisation, la production de cerises à Sefrou revêt un intérêt particulier et représente une valeur ajoutée pour la trésorerie de l’agriculteur, d’autant plus qu’elle positionne la ville en tant que capitale de la cerise par excellence, dans un contexte culturel international. Cette année, la production a enregistré un recul de 36% par rapport à la campagne précédente.
«Ce résultat est dû aux conditions climatiques particulières de cette année, marquée, notamment, par de faibles précipitations qui ont atteint 370 mm et leur mauvaise répartition temporelle qui ne respecte pas le cycle de croissance des fruits», nous confie le directeur provincial de l’Agriculture de Sefrou, Mezzour Mohammed.
Il nous a également expliqué que les passages des tempêtes grêleuses dans des couloirs de plantation de cerisiers, couplés au nombre d’heures de froid insuffisant pour le bon démarrage de l’arbre, ont aussi influencé négativement le rendement. Notons que les agriculteurs ont entamé, en ce début juin, la récolte des variétés précoces, annonçant une production estimative de 2.200 tonnes (T), soit un rendement moyen de 4,2 T/ha.
La campagne de cueillette des cerises est un chantier qui absorbe une masse salariale saisonnière importante, puisque 80% de l’activité agricole est liée à la phase de cueillette, de tri et de mise en emballage, soit 30.000 journées de travail.
Les prix de vente varient de 12 à 30 Dh/kilo selon le calibre et la qualité de la production. Il faut rappeler que la superficie agricole occupée par le cerisier au niveau de la province de Sefrou est de l’ordre de 520 ha, représentée par 12 variétés de cerisiers importées dont les plus connues sont le Bigareau van (Hajjari), Bigareau burlat, Qalb hmam, Big summit, et la variété tardive Napoléon de couleur jaunâtre.
Plantation de 100 ha par le PMV
La filière cerisier a bénéficié dans le cadre du Plan Maroc vert (PMV) de la plantation de 100 ha de cerisiers et la mise à niveau de 350 ha existants. Actuellement, la plantation de cerisiers dans les parcelles privées suit cette dynamique dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole «Génération Green 2020-2030», et bénéficie d’une subvention à hauteur de 60% avec un plafond de 9.000 DH/ha dédié à l’agriculteur à titre d’encouragement à l’investissement agricole.
Les vergers peuvent aussi bénéficier des subventions relatives à l’achat du matériel agricole utilisé dans les différentes activités agricoles de l’exploitation, avec une subvention dédiée particulièrement aux zones de plantations de cerisiers et autres rosacées, menacées par les tempêtes de grêle via la couverture des fermes en filets anti-grêle encouragée par un plafond de 50.000 DH/ha.
Lorsqu’on parle de Sefrou, on fait référence à la cerise comme fruit emblématique de cette province. En effet, ce fruit, qui appartient à la famille des arbres de rosacées, s’étendait jadis dans cette ville sous forme de jardins de cerisiers beldi qui produisaient la cerisette noire, caractérisée par son goût très sucré et sa queue réputée pour ses vertus curatives.
Ce fruit a été l’origine du plus vieux festival du Maroc, à savoir, le «Festival de cerises» dont la 1re édition remonte à 1920, avant d’être inscrite par l’UNESCO, en 2012, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.