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Politique de l’eau : les agences relèvent le niveau de vigilance

L’accompagnement de la saison agricole et l’exploitation des données des atlas des zones inondables sont à l’ordre du jour. Les agences des bassins hydrauliques ont été appelées par le gouvernement à une mise en œuvre optimale du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation.

L’examen de la situation actuelle des ressources en eau à l’échelle nationale, ainsi que les mesures à prendre pour assurer l’alimentation en eau potable de toutes les régions sont deux questions cruciales à la veille de la saison agricole 2020-2021. La feuille de route qui a été tracée conjointement entre le gouvernement et les agences des bassins hydrauliques devra doter les divers intervenants de modes plus performants en vue d’assurer un approvisionnement régulier, mais aussi de lutter contre les risques qui planent sur plusieurs zones menacées de sécheresse ou d’inondation. En tête de liste des actions projetées figurent «l’établissement des Atlas des zones inondables et le renforcement des systèmes de suivi et d’alertes, ainsi que la réalisation des travaux de protection contre les inondations», souligne le plan d’action des agences. L’État et les agences comptent également procéder à «l’amélioration des prévisions météorologiques, dans un cadre de coordination et de concertation, pour garantir la protection des biens et des personnes contre les risques d’inondations». Un appel insistant a été émis aussi par l’Exécutif pour une «mise en œuvre optimale du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI) 20-27». Sont concernées plusieurs mesures destinées aux bassins ayant un déficit chronique en eau, dans l’objectif de poursuivre les programmes prioritaires, ainsi que les mesures à prendre pour les systèmes de détection et d’alerte des risques d’inondations. Il faut rappeler que la cartographie des zones inondables permet de clarifier les champs d’expansion des crues, pour contrer le risque qui plane sur les zones d’habitation urbaine et rurale.

La contrainte du raccordement
Un financement durable pour les projets qui concernent 7.876 douars ainsi que 659 centres ruraux, pour un coût qui dépasse 15 MMDH, devra être assuré à partir de 2021 afin d’étendre la généralisation du raccordement au réseau pour toutes les communes rurales. La rationalisation de la consommation ainsi que les campagnes de sensibilisation restent prioritaires durant cette étape, notamment pour permettre au plan national d’entamer les projets liés à la préservation des ressources en eau, et d’améliorer le processus de l’assainissement des eaux usées. Pour ce segment, les données montrent que les stations de traitement des eaux usées se sont multipliées durant les cinq dernières années, avec 140 stations qui assurent le traitement de près de 45% des eaux usées. L’objectif visé est de 60% en 2022. Il s’agit d’optimiser les efforts des différents intervenants dans les secteurs de l’assainissement liquide et de la réutilisation des eaux usées traitées, selon le Programme national d’assainissement mutualisé et de réutilisation des eaux usées traitées (PNAM). Le coût d’investissement a été estimé à 43 MMDH et concerne 366 villes et municipalités, 72 centres à caractère urbain, et plus de 1.150 centres chefs-lieux de commune. «La mise en œuvre du programme aura un impact positif sur les indicateurs de l’assainissement liquide, et permettra d’augmenter le taux de raccordement à plus de 90% dans les centres concernés par le PNAM et les villes côtières», indique la feuille de route de l’Exécutif.

Les concertations autour du projet de la stratégie nationale de l’eau finalisées

La commission ministérielle de l’eau a pu valider l’étape des concertations autour du projet de la stratégie nationale de l’eau. Il devra servir de base à l’ensemble des programmes à mettre en œuvre dans les trente prochaines années. L’enveloppe budgétaire qui devra être allouée à la stratégie avoisine les 383 MMDH, dont une grande partie sera assurée par les fonds publics. Le budget prévisionnel couvre essentiellement les projets de raccordement de l’ensemble des centres ruraux dans le réseau, la lutte contre la pollution et le soutien aux plans agricoles durables. Les dotations devront aussi couvrir les charges liées au renforcement de l’offre à travers la construction de nouveaux barrages, le raccordement entre les bassins hydrauliques et les projets de dessalement d’eau de mer. La commission ministérielle devra, quant à elle, se focaliser, durant l’année 2021, sur les mécanismes prévus pour la convergence des actions des ministères. Un calendrier de mise en œuvre des programmes devra aussi être validé, ainsi que les normes d’évaluation et d’établissement des bilans d’étape. Le caractère urgent des interventions requises ainsi que la nécessité de la poursuite du programme d’économie d’eau dans le domaine agricole poussent les concepteurs de la stratégie à privilégier les actions qui entrent dans le domaine des infrastructures, essentiellement la construction des barrages de petite et de moyenne taille, dans l’optique de satisfaire les besoins des populations vivant dans les zones non raccordées.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco


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