Perspectives 2023 : les pronostics de l’Institut CDG
L’Institut Groupe CDG a organisé, cette semaine, un webinaire sur les perspectives économiques du Maroc pour 2023. Si l’inflation enregistre un taux plus faible que celui prévu pour le dernier trimestre de l’année 2022, on va certainement assister à une reprise à la fois des marchés obligataires et du marché boursier de Casablanca.
Dans le cadre du cycle de rencontres organisées par l’Institut Groupe CDG, un panel d’experts s’est penché, mardi dernier, sur les hypothèses qui sous-tendent les projections de croissance de l’économie nationale ainsi que les leviers à mobiliser au vu des ambitions déclarées pour 2023. Sous le thème «Comment se présente 2023 ?», ce webinaire a été une occasion pour des experts de remettre en question les prévisions nationales et internationales en matière d’indicateurs économiques.
D’ailleurs, l’optimisme est de mise, notamment avec des perspectives d’atténuation des tensions géopolitiques, de stabilisation des prix de l’énergie, d’une baisse des cours des produits alimentaires et d’une reprise de la production céréalière nationale (75 millions de quintaux prévus au lieu de 34 en 2022). Les différentes projections font état d’une croissance du PIB variant de 3,1% (prévue par le FMI) à 4,5% (prévue par le ministère des Finances).
Pour Taoufik Abbad, économiste, chef de la division Synthèses macroéconomiques à la DEPF – ministère de l’Économie et des finances, l’évaluation de la performance d’une économie ne doit pas se faire sur l’horizon temporel, mais plutôt sur le plan spatial et géographique. Autrement dit, il faut comparer la performance d’une économie par rapport à d’autres économies de la région.
«Si on replace la situation économique marocaine dans son contexte géographique, on constate qu’elle s’en sort très bien en comparaison avec les pays de la région», précise-t-il. il a également expliqué que cette position est due principalement aux choix opérés par les politiques publiques au cours de ces dernières années, à la diversification sectorielle et géographique de la base productive, à la réactivité des politiques publiques, ainsi qu’aux budgets alloués dans la période de la crise pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et éviter la faillite en cascade des entreprises.
Il faut noter que la persistance des chocs externes et internes et des risques géopolitiques qui planent sur la croissance mondiale en 2023 demeure considérable. En outre, les tensions inflationnistes pourraient mener à des politiques monétaires encore plus restrictives et à la décélération de la croissance chez les principaux partenaires commerciaux du Royaume.
Dans ce cadre, Fatima Ezzahra El Mansouri, responsable Gestion portefeuilles, Pôle finance – CDG, a souligné que l’année 2022 est marquée par un virage de la politique monétaire qui s’inscrit dans un contexte «restrictif». Néanmoins, les perspectives pour 2023 laissent à croire que l’inflation aura un impact moins important que celui atteint en 2022. «Si l’inflation enregistre un taux plus faible que celui prévu pour le dernier trimestre 2022, on va certainement assister à une reprise à la fois des marchés obligataires et du marché boursier de Casablanca», souligne El Mansouri.
Les participants à cette rencontre ont également échangé autour du projet de loi de Finances 2023 qui fixe quatre priorités ambitieuses pour l’Exécutif : le renforcement de l’État social (avec la généralisation de la protection sociale et des allocations familiales) ; la relance de l’économie nationale en soutenant l’investissement public et privé ; la consécration de la justice territoriale et spatiale à travers le renforcement de la régionalisation ; et enfin, le rétablissement des marges budgétaires afin d’assurer la pérennité des réformes structurelles engagées par le Royaume.