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Offre de rachat de la SAMIR : Entre surenchère et coup de bluff

L’offre de rachat de 31 MMDH, déposée par un cabinet italien sans révéler le nom de son client, a complètement brouillé les cartes en laissant plusieurs questions en suspens. 

Qui est derrière l’offre?
Alors, y a-t-il une offre de rachat de la Samir ou non? La véracité de cette information a fait couler beaucoup d’encre et, le montant associé à l’offre étant jugé trop élevé, certains ont même douté de son existence. Après vérification, notamment auprès de Mohamed El Krimi, syndic mandaté pour la liquidation de l’entreprise, c’est confirmé: il existe bel et bien une offre de rachat formulée par un cabinet italien, Studio Mazzanti & Partners, pour le compte de son client. L’identité de ce dernier n’a pas encore été révélée, du moins officiellement, mais le nom de l’actionnaire de référence, Mohammed Al Amoudi, revient avec insistance. Après plusieurs tentatives de sauvetage inabouties, le patron de Corral holding, chassé par la petite porte après avoir brûlé toutes ses cartes avec le gouvernement marocain, s’apprête-t-il à revenir par la fenêtre? Ce qu’il faut savoir, c’est que le Code de commerce lui interdit de se présenter pour le rachat de la raffinerie. Néanmoins, avec les montages technico-financiers très sophistiqués, qui ne manquent pas de nos jours, tout est possible…

31 MMDH, jackpot  ?
Le montant de l’offre émise par le cabinet italien a complètement changé la donne. Tout d’abord, «l’offre couvre une bonne partie des dettes de l’entreprise. C’est un premier signal encourageant pour la suite des événements», estime Houssein El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz. Le satisfecit d’El Yamani est justifié: personne ne tablait sur un prix de vente aussi élevé. D’après des sources proches du dossier, toutes les évaluations des actifs de la société tournent autour de 20 MMDH, et les plus optimistes évoquent 22 MMDH. L’offre formulée par le bureau d’avocat italien serait-elle un ballon d’essai afin de placer la barre très haut et faire monter les enchères? On en saura (peut-être) un peu plus à l’issue de la réunion du 9 janvier! Le syndic Mohamed El Krimi a promis d’y présenter plus de détails sur l’offre de rachat.

Que vaut cette offre?
Le tribunal a, en effet, pris tout le monde de court en annonçant, hier mercredi, la réception d’une offre de rachat de la société en liquidation judiciaire. Les discussions entre le juge commissaire, le syndic et les contrôleurs ont eu lieu le 2 janvier pour examiner l’offre écrite de rachat. Et alors que toutes les spéculations tablaient sur une vente au rabais vu la situation de la raffinerie de Mohammedia, la proposition est plutôt intéressante. L’on parle d’une offre de rachat de 31 MMDH. Un montant qui nous a été confirmé à la fois par Mohamed El Krimi, syndic de la Samir, et Houssein El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz.

Que change-t-elle ?
Lors de la séance du mercredi 28 décembre, le Tribunal de commerce de Casablanca devait valider les évaluations de la Samir, réalisées par des experts mandatés par le syndic, et, sur cette base, fixer le prix de la mise en vente et lancer un appel à manifestation d’intérêt. Or, le juge commissaire, visiblement emporté par le montant de l’offre, a dû mettre de côté ces dossiers et inscrire à l’ordre du jour la discussion de la proposition du cabinet italien. Le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt est-il passé à la trappe ? Qu’en est-il des rapports d’expertise des actifs de la société? «Il n’y a aucune entorse à la procédure. Il faut savoir que nous sommes dans la phase de la détermination de la mise à prix. Le tribunal va étudier tous les aspects de l’offre qui lui a été soumise et décidera, à la lumière de toutes les données dont il dispose, du prix d’ouverture des enchères», explique Mohamed El Krimi. Lors de l’audience du 2 janvier, il était question notamment de la mise à prix. Le syndic, en s’appuyant sur la nouvelle offre, a exigé que le montant de la proposition (31 MMDH) soit retenu comme prix plancher. Une option à haut risque, d’autant que le cabinet italien n’a pas affiché clairement ses intentions ni dévoilé l’identité de son client. Retenir un prix aussi élevé, si jamais l’offre s’avère peu crédible, peut dissuader les repreneurs intéressés. Finalement, le juge n’a pas tranché et un nouveau round est prévu le 9 janvier.

Et maintenant ?
Justement, c’est lors de cette audience  du 9 janvier (soit lundi prochain) que le juge commissaire devrait se prononcer sur le sort qui sera réservé à l’offre. Fera-t-elle office de référence pour fixer la mise à prix? Tout dépend des garanties et détails de l’offre formulés par le cabinet italien et que le syndic a promis de présenter lors de la séance de ce même jour. Ce qui est sûr, c’est qu’à ce niveau de prix, il ne faudrait pas s’attendre à ce que les repreneurs se bousculent au portillon. Autant dire que l’offre à 31 MMDH est une porte de sortie qui arrangerait tout le monde pour, enfin, clore ce dossier. 


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