Mondial de l’Auto : l’électrique pour sauver la mise
La fête de l’automobile est de retour à Paris après deux années d’absence. Le Mondial de l’Auto a ouvert ses portes lundi 14 octobre pour le bonheur à la fois des constructeurs, qui sont revenus en nombre, et des visiteurs (plus de 0,5 million de personnes sont attendues). Il tombe à point nommé pour relancer un secteur en ralentissement avec des nouveautés électriques. Focus sur les principaux lancements.
C’est le grand retour du Mondial de l’automobile de Paris, après deux années d’absence. Pour cette édition, la 90e de l’histoire qui promet de battre un record de visiteurs (un demi-million de visiteurs sont attendus), les constructeurs, une cinquantaine au total, sont au rendez-vous avec une forte présence des marques chinoises.
À commencer par le groupe Renault qui célèbre à la fois son héritage et se projette vers l’avenir. Face à une foule de journalistes et à ses collègues du top management, Luca De Meo, DG de Renault Group, rompu à l’art des présentations et des lancements, n’a pas boudé son plaisir pour dévoiler les dernières nouveautés des marques du groupe avec un focus particulier sur la marque au Losange Renault.
L’occasion idéale pour lui d’annoncer et surtout de montrer au grand public la toute nouvelle invention de la marque, l’Emblème. Il s’agit en réalité d’un concept car ou plutôt d’un demo car conçu dans une démarche de décarbonation maximale sur l’ensemble de son cycle de vie, comme précisé par De Meo.
Et pour cause, Renault Emblème émet 90% de CO2 en moins qu’un modèle actuel, et ce, de sa fabrication à sa fin de vie. Son design élégant, optimisé pour l’aérodynamisme, et sa motorisation 100% électrique «bi-énergie» allient batterie de 40 kWh et pile à hydrogène, offrant polyvalence et efficacité.
«Renault Emblème illustre ainsi la vision d’un avenir où la mobilité devient plus respectueuse de l’environnement sans compromettre performance et polyvalence», explique-t-on au sein du groupe.
Si Emblème préfigure la direction vers laquelle se destine le constructeur français dans le futur, les autres modèles révélés sont tout aussi révélateurs de l’ambition du groupe à agir pour la protection de l’environnement. C’est tout particulièrement le cas de la nouvelle 4l. Une véritable réadaptation, voire révolution, de la mythique citadine puisqu’elle sera lancée en 100% électrique.
Il s’agit, comme a tenu à rappeler Fabrice Cambolive, directeur général de la marque, «la voiture à vivre de référence. Une véritable aventurière du quotidien, polyvalente à souhait, à l’aise en ville comme à la campagne, seule ou en famille».
Si cette R4 reprend les codes stylistiques de l’original phares ronds, feux arrière, coffre incliné, toit en toile, elle évolue sensiblement. De quoi certainement lui permettre d’au moins réaliser le record des huit millions d’exemplaires écoulés depuis son lancement originel. Se positionnant au-dessus de la R5, une autre star du stand Renault au Mondial de l’Auto, elle sera disponible à partir de 2025, avec des batteries de 40 ou 52 kWh, qui promettent des autonomies de 300 et 400 kilomètres.
Pour davantage la sublimer, les équipes de Renault ont ainsi conçu un concept car inspiré de la 4L qu’ils ont baptisé R4 Flower Power. Une version hippie qui devrait faire plaisir à une cible jeune. Outre la 4l, l’effervescence dans le stand Renault s’est également manifesté pour la nouvelle Twingo dont la commercialisation est prévue pour 2026.
Pour Cambolive, «elle illustre l’ambition de Renault de rendre les véhicules électriques accessibles à tous».
Chez Dacia, la marque prime access du groupe Renault, les nouveautés ne manquent pas même si le focus a été particulièrement mis sur le Bigster. Le premier SUV du segment C de la marque roumaine qui introduit de nombreuses nouveautés comme les sièges et le hayon électriques, le toit panoramique ouvrant ou encore la climatisation bi-zone. Ce véhicule place ainsi la marque dans un segment jamais exploré qui va lui permettre de conquérir de nouvelles clientèles, comme l’a précisé Denis Le Vot, DG de Dacia.
Pour Alpine, la marque premium de Renault Group, les yeux étaient à la fois rivés vers le concept futuriste de la marque, la A390_Béta, mais aussi vers Pierre Gasly, le pilote d’Alpine Team F1 qui a fait le déplacement pour l’occasion. Le modèle préfigure le style de ses futurs modèles sportifs.
Pour sa part, Mobilise, la filiale qui fait office de pivot de Renault Group pour la nouvelle mobilité, lance une offre Duo. Il s’agit d’une solution de mobilité électrique à travers un modèle de véhicules fabriqués au Maroc déclinés en deux versions pour deux offres distinctes. Les autres constructeurs français ne sont pas en reste. Les marques du groupe Stellantis se sont illustrées par les lancements du Peugeot 3008 et de la Citroën C3, tout en dévoilant un véhicule qui préfigure la nouvelle C5 Aircross.
Du côté des étrangers, c’est le grand retour du groupe Volkswagen qui revient en force avec quelques nouveautés avec le VW Tayron, le concept ID3 GTI, le Skoda Elroq et le Q6 e-tron. BMW-Mini et Kia sont également de retour après une longue absence. Si Tesla est la surprise du chef, le constructeur américain s’est démarqué par son désormais Cybertruck. Il n’emboîte pas le pas à Cadillac qui fait son grand retour en Europe avec ses imposants modèles électriques. Le Mondial de l’Auto est aussi une belle vitrine pour de petits constructeurs. À l’image de Delage, Devalliet, Pantore ou PGO qui comptent bien profiter de l’occasion pour attirer les regards.
Les marques chinoises en force
La décision de surtaxation des marques chinoises en France ne semble pas les dissuader. Bien au contraire, ils sont venus en nombre pour faire étalage de leur savoir-faire en matière de voitures électriques et hybrides. Pas moins de six marques y sont présentes. Cela va du généraliste BYD à l’utilitaire Maxus, en passant par Leapmotor que détient Stellantis, Hongqi, XPeng ou encore Skyworth.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO