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Mehdi Sekkouri Alaoui: “La solution n’est pas d’aider financièrement les salles”

Quelques mois après la réouverture des salles de sports, vous devez à nouveau fermer toute la journée alors que les commerces, cafés et restaurants ont un peu de répit jusqu’à 21 heures. Comment accueillez-vous cela ?

Les centres commerciaux, les restaurants, etc sont ouverts jusqu’à 21 heures, lorsque nous sommes contraints de rester fermés toute la journée. Ce qui est totalement incompréhensible et aberrant. Il est clair que depuis le début de la Covid la situation est catastrophique. Il y a eu énormément de fermetures définitives et de pertes d’emplois. Avec la réouverture, il y a eu une petite lueur d’espoir pour que les salles qui ont survécu puissent continuer l’exploitation. Avec cette décision, il y en a beaucoup encore qui vont fermer.

Les exploitants de salles de sport bénéficient-ils de mesures d’accompagnement financières ou de soutien pour tenir le coup, suite à la décision de fermeture des salles de sport, surtout que d’autres secteurs comme le tourisme et l’hôtellerie en demandent ? Avez-vous approché la tutelle pour que les choses aillent dans ce sens ?
Aujourd’hui pour les exploitants de salles, il n’y a aucune mesure d’accompagnement. Nous avons contacté la semaine dernière le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports pour exposer les différentes problématiques et échanger sur ce qui peut être fait pour aider les salles. Nous n’avons pas eu de retour à ce sujet. Face au silence de la tutelle, nous avons décidé d’attirer l’attention sur cette problématique. Avant tout, la solution n’est pas d’aider financièrement les salles. La solution est de les ouvrir, surtout que rien ne prouve que les salles soient des lieux de contamination par excellence. Au contraire, à l’étranger, toutes les études démontrent qu’elles ne sont pas des lieux de contamination.

En plus, les exploitants ont pris beaucoup de mesures, qui leur ont coûté très chères et qui ont grevé leur chiffre d’affaires, pour que la santé des utilisateurs soit mise en avant et pour veiller au respect d’un protocole sanitaire très strict afin de réduire au maximum le risque de contamination : espaces aménagés, désinfection régulière, programmation adaptée, baisse de la capacité d’accueil etc.

Toutes les dispositions possibles ont donc été prises pour pouvoir proposer au plus grand nombre de marocains une infrastructure sûre et de qualité les incitant à pratiquer une activité physique régulière qui est l’une des mesures sanitaires les plus efficaces pour faire barrage au Covid-19. Encore une fois, nous appelons avant tout à l’ouverture des salles, car cette mesure ne sert à rien. Ce n’est pas la fermeture des salles qui va permettre que la situation sanitaire s’améliore. Les salles de sport ne sont pas la cause de cette évolution de la pandémie. Au contraire, le sport en général est connu pour booster la résilience des organismes. Nous nous engageons dans la lutte contre les contaminations, et nous ferons tout le nécessaire pour aider les autorités à œuvrer de manière positive. Nous attendons une réponse tout de suite des autorités.

Peut-on avoir une idée sur la situation financière des salles de sport et l’impact de cette fermeture prolongée ?
La situation est catastrophique comme vous pouvez l’imaginer après un an de fermeture et une ouverture à un moment qui n’est absolument pas propice en termes d’inscriptions. L’état de la trésorerie des salles de sport est au plus bas et on ne peut imaginer un scénario plus mauvais. Les restrictions ont eu un impact terrible pour certaines salles qui ont dû fermer. Il y a eu un regain d’espoir en mars-avril de cette année, quand il y a eu la levée des restrictions.

Certaines salles ont ouvert pour la première fois pendant la période allant d’avril à juin, pour se voir encore une fois fermer. Imaginez l’état d’esprit de gens qui viennent d’investir et qui voient leurs investissements très menacés. Ce qu’il y a d’encore plus difficile pour les exploitants de salles c’est que cette prolongation de fermeture impact gravement la confiance des consommateurs, qui demain vont légitimement se poser la question s’il est judicieux de s’inscrire ou pas dans les salles de sport de manière annuelle. L’impact psychologique et financier de la prolongation de la fermeture des salles de sport est énorme. Aujourd’hui, il faut impérativement que les autorités revoient leur décision et nous aident à regagner la confiance des consommateurs tant qu’il est encore temps. Ce secteur est vital pour les marocains et emploie des dizaines de milliers de personnes. On doit le laisser faire son chemin.


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