Éco-Business

Maroc/Royaume-Uni : Une volonté claire de hisser le niveau des échanges

Le nouvel ambassadeur de Grande-Bretagne au Maroc, Thomas Reilly table sur le tourisme et le renforcement du partenariat culturel. Fait rare, en termes de balance commerciale, le Maroc est excédentaire depuis 2013 avec un petit fléchissement depuis début 2017 en faveur du Royaume-Uni.

Depuis seulement quelques mois qu’il est en poste à Rabat, le nouvel ambassadeur du Royaume-Uni se fait remarquer par sa détermination à hisser le niveau de partenariat avec le Maroc. Thomas Reilly, cet amoureux du pays depuis qu’il était jeune, sillonnant le royaume, n’a eu de cesse de vanter la beauté des paysages et l’accueil des Marocains. Parlant et écrivant l’arabe avec une maîtrise rare, le nouvel ambassadeur parle aussi couramment le français puisqu’il a fait ses études en France. Il a roulé sa bosse dans plusieurs pays avant d’atterrir à Rabat. Ce qui en fait l’homme de la situation dans un moment où le Maroc veut diversifier ses relations économiques et culturelles pour les sortir du carcan historique de la France-Espagne-Italie. Interrogé par les ÉCO sur sa rencontre il y a quelques semaines avec le chef de gouvernement Saâdeddine El Othmani, Reilly a souligné que le meilleur est encore à venir, que la discussion a été fructueuse et qu’il faut s’attendre à du nouveau dans les relations bilatérales entre les deux pays. Il a surtout insisté sur les échanges culturels et académiques, sans lesquels l’économie perd son âme. D’ailleurs, le programme Chevening qui offre des bourses à des jeunes talentueux pour passer une année en master au Royaume-Uni est l’illustration de cette volonté de raffermir la composante culturelle.

La promesse touristique de Reilly
Et comme le Maroc cherche à diversifier ses partenaires, le Royaume-Uni l’est, autant depuis le Brexit. La sortie de la zone euro ô combien douloureuse de part et d’autre, pousse les Britanniques à une ouverture de nouvelle dimension. Le Maroc, gateway pour l’Afrique subsaharienne, devrait être la pièce maîtresse de cette nouvelle politique. D’ailleurs, Reilly table beaucoup sur le tourisme comme vecteur de développement des autres secteurs économiques de partenariat. Aujourd’hui, plus de 600.000 touristes britanniques visitent le Maroc et l’ambassadeur ambitionne de porter ce nombre à un million de touristes dans la droite ligne de la vision gouvernementale 2020. Cela suppose un travail titanesque de promotion de la destination Maroc et de l’image du pays auprès des touristes britanniques potentiels. Quant aux échanges commerciaux à proprement parler, un récent document fourni par l’ambassade souligne que la Grande-Bretagne est le 11e fournisseur et le 6e dans l’UE du royaume en 2016. Le partenaire britannique reconnaît l’existence d’une forte compétition de la part des autres pays européens, mais aussi de la part de pays émergents comme la Chine, la Russie ou la Turquie. En termes de pourcentage, la Chine par exemple représente 9,1% des importations du Maroc occupant ainsi la quatrième place, alors que ce pourcentage est de seulement 1,9% pour le Royaume-Uni.

Nouveau virage des échanges en 2017
Malgré cela, depuis le début de l’année 2017, l’on assiste à un renversement de la vapeur en faveur des échanges bilatéraux Maroc-Royaume-Uni. Ainsi, durant les six premiers mois de l’année, les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu un fléchissement en faveur de la Grande-Bretagne qui a réalisé un surplus de 8 millions d’euros, soit un bond de 107% comparés à la même période de l’année 2016. Durant cette période, le royaume a exporté pour l’équivalent de 445,7 millions de livres sterling (une livre sterling équivaut à 1,126 euros) au Maroc, qui a exporté pour un montant de 438,6 millions de livres sterling (GBP). En termes de balance commerciale, le Maroc est, pour une fois excédentaire, avec 132 MGBP en 2016 et 115 MGBP en 2015. Globalement, les produits échangés portent sur l’aéronautique et l’industrie spatiale (34,2% des échanges), l’automobile (11%), les machines électriques (15,7%), le textile (7,5%) et les fertilisants (2,6%). Il faut dire qu’à partir de 2013, le Royaume-Uni a enregistré un déficit commercial avec le Maroc qui est allé crescendo. Il s’explique par l’accélération des exportations marocaines vers ce pays dans un temps où les importations émanant de la Grande-Bretagne ont épousé un rythme moins accéléré.


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