Éco-Business

Maroc-Espagne: La coopération économique prend un nouveau cap

Le forum économique entre le Maroc et l’Espagne a permis d’ouvrir de nouveaux champs de coopération. Transition énergétique, repositionnement des chaînes de valeur et investissements en Afrique subsaharienne sont les nouveaux termes d’un partenariat économique porteur entre les deux pays voisins.

Entre le Maroc et l’Espagne, l’heure est à la concrétisation de la bonne entente retrouvée entre voisins méditerranéens. Hier, à Rabat, c’est le même son de cloche qui a raisonné du côté des hommes d’affaires des deux pays : les relations économiques sont très bonnes, et elles offrent toujours de belles opportunités à saisir. Ces avis ont été exprimés à l’occasion du forum économique organisée entre la CGEM et son homologue espagnole. Un événement qui a connu la participation d’imposantes délégations des deux bords.
Pour Madrid, le Maroc est désormais plus qu’un partenaire commercial clé, c’est désormais une porte d’entrée vers les marchés africains. Telle est la nouvelle vision des hommes d’affaires ibériques, impressionnés par la réussite du positionnement continental du Maroc. Le Roi Mohammed VI qui s’est entretenu, hier, avec Pedro Sanchez, Président du gouvernement espagnol, au téléphone a salué la tenue de cette 12e session de réunion de haut niveau Maroc-Espagne. Le souverain est, à cette occasion, également revenu sur la mise en œuvre «substantielle des engagements contenus dans la déclaration conjointe adoptée» lors de la Rencontre bilatérale du 7 avril 2022 entre les deux Royaumes.
 
Nouvelle dynamique
Il a également beaucoup été question des bénéfices à tirer des opportunités qu’offre la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales. Pour les entreprises et donneurs espagnols, aller produire en Asie ou ailleurs est devenu risqué, surtout après les leçons tirées du Covid, qui se résument à une flambée du fret maritime, une rupture des chaînes d’approvisionnement ou tout simplement un arrêt de la production.
Le Maroc, destination située à une quinzaine de kilomètres, est une solution de repli et de sécurité. A ce propos, il faudra s’attendre à de nouvelles installations d’entreprises espagnoles sur le territoire national. Le Nord du Royaume semble être en pôle position, en raison de ses facilités logistiques.
Soupape de sécurité
Lors des discussions, les nouvelles niches économiques, qui devront rythmer le futur de ses relations, ont également été passées en revue. Désormais, l’accent est mis sur «la transition énergétique, l’environnement et l’économie circulaire». Ils sont considérés comme les secteurs clés de ce partenariat. L’instauration prochaine de la taxe carbone dans l’espace européen oblige les deux parties à coopérer pleinement sur la décarbonation, au risque d’impacter leur compétitivité.
D’ailleurs, les deux gouvernements, marocain et espagnol, ont pleinement encouragé ces nouvelles directions. A leurs yeux, les relations économiques constituent une soupape de sécurité face aux fluctuations des rapports politiques. Des relations économiques qui ne se sont d’ailleurs jamais arrêtées malgré la brouille de 2021. En 2022, les échanges commerciaux avec le Maroc ont augmenté de 33% pour atteindre près de 19 milliards d’euros, faisant du Royaume le principal partenaire commercial de l’Espagne hors de l’Union européenne, à l’exception des États-Unis et du Royaume-Uni.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO

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