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Marché du travail. Le chômage recule, mais encore ?

D’ici à ce que le bilan des deux années de mise en oeuvre du programme exécutif de l’emploi soit livré notamment à l’issue de la commission interministérielle de l’emploi prévue ce mois, 2019, il est possible de se faire une idée de ce que sera ce bilan, sur la base des données du HCP sur la situation du marché du travail.

Les chiffres de l’année 2019 viennent en effet d’être rendus publics par le Haut-commissariat au plan et ils sont loin de traduire le grand saut qualificatif attendu.

En 2019, indique le HCP, la situation du marché de travail a été marquée par la persistance de la baisse des taux d’activité et d’emploi. La population en âge d’activité (15 ans et plus) s’est accrue, par rapport à 2018, à un rythme plus important (+1,6%) que celui de la population active (+1,1%).

Avec un accroissement de 1,5%, le volume de l’emploi s’est accru de 165.000 postes, résultat d’une hausse de 250.000 en milieu urbain et d’une baisse de 85.000 en milieu rural, contre une création nette de 111.000 postes une année auparavant.

Selon le statut d’emploi, 234.000 postes d’emploi rémunéré ont par ailleurs été créés entre 2018 et 2019, 233.000 en milieu urbain et 1.000 en milieu rural, contre une création 173.000 entre 2017 et 2018. L’emploi non rémunéré, constitué de 98% d’aides familiales, a en revanche enregistré une baisse de 69.000 postes, résultant d’une création de 17.000 en zones urbaines et d’une perte de 86.000 en zones rurales, où elle était de 63.000 une année auparavant.

Création nette d’emplois entre 2018 et 2019
selon le type d’emploi et le milieu de résidence

L’analyse sectorielle des données du marché de l’emploi, quant à elle, montre que le secteur des services a créé 267.000 emplois durant l’année écoulée. Les BTP en ont créé  24.000 et 17.000 emplois ont été créés dans l’industrie (y compris l’artisanat). Le secteur de l’agriculture, forêt et pêche a perdu 146.000 emplois.

Dans ce contexte, avec une baisse de 33.000 personnes en milieu urbain et une hausse de 3.000 en milieu rural, le nombre total de chômeurs a baissé de 30.000 personnes au niveau national, s’établissant à 1.107.000 chômeurs.Le taux de chômage est ainsi passé de 9,5% à 9,2% au niveau national ; de 13,8% à 12,9% en milieu urbain et de 3,6% à 3,7% en milieu rural. Les taux de chômage les plus élevés affectent avec 13,5% les femmes, 15,7%  les diplômés et 24,9% les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Création nette d’emplois entre 2018 et 2019 par secteur d’activité économique et milieu de résidence

Quid du chômage?
La grande question ! Les statistiques de 2019 établies par le HCP nous apprennent que d’une année à l’autre, le chômage s’est quelque peu contracté.

En effet, entre 2018 et 2019, le nombre de chômeurs est passé de 1.137.000 à 1.107.000 personnes. Il a connu une baisse de 30.000 personnes (-2,6%), résultant d’une baisse de 33.000 personnes en milieu urbain et d’une hausse de 3.000 personnes en milieu rural. Le taux de chômage est passé de 9,5% à 9,2% au niveau national, de 13,8% à 12,9% en milieu urbain et de 3,6% à 3,7% en milieu rural, ajoute la même source.

Évolution du taux de chômage entre 2018 et 2019 parmi certaines catégories de la population active (en %)

Les taux de chômage les plus élevés sont relevés, en particulier, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (24,9% contre 7,0% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus), les détenteurs d’un diplôme (15,7% contre 3,1% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme) et les femmes (13,5% contre 7,8% parmi les hommes).

Le taux de chômage des détenteurs d’un diplôme de formation professionnelle est de 22,0%.  Il est nettement plus élevé parmi les femmes (33,1%) et les jeunes âgés de 15 à 29 ans (35,4%).

D’autre part, le HCP révèle que près de 6 chômeurs sur 10 (57,2%) sont à la recherche de leur premier emploi (50,9% parmi les hommes et 69,0% parmi les femmes).

Plus de 2 chômeurs sur 3 (68,2%) sont à la recherche d’un emploi depuis une année ou plus (63,8% parmi les hommes et 76,3% parmi les femmes).

D’un autre côté, 36,2% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur. 

Situation régionale
Cinq régions abritent 71,9% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. Celle de Casablanca-Settat vient en première  position avec 22,9% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,6%), Marrakech-Safi (13,4%), Fès-Meknès (11,5%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,6%).

Trois régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à  la moyenne nationale (45,8%). Il s’agit de Casablanca-Settat (50%), Marrakech-Safi (47,4%) et Régions du Sud (46%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Drâa-Tafilalet (41,6%) et de Souss-Massa (42,9%).

Taux d’activité selon les régions et le milieu de résidence en 2019 (en%)



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