Les crédits reprennent en 2016
D’après les statistiques monétaires de la Banque centrale arrêtées à fin décembre 2016, l’encours des crédits bancaires semble reprendre sa tendance haussière en affichant un avancement de 4,2% comparativement à fin 2015.
À fin 2016, l’encours des crédits bancaires a atteint 817,75 MMDH, marquant une hausse de 2,8% d’un mois à l’autre et une hausse de 4,2% comparativement à fin 2015. Cette évolution est l’apanage de la progression des crédits à l’équipement. Ceux-ci avancent de 11,7% sur une année et de 6% d’un mois à l’autre pour se fixer à 158,01 MMDH. Cette progression recouvre une hausse sur l’année de 11,4% de l’encours des crédits à l’équipement contractés par les sociétés non financières privées à 100,06 MMDH, une hausse de 9,5% de ceux contractés par les sociétés non financières publiques à 29,6 MMDH et ceux contractés par les administrations locales de 6,7% à 15,08 MMDH.
Moins de crédits de trésorerie
A contrario, le recours aux crédits de trésorerie a été moins plébiscité. En effet, cette rubrique n’a progressé sur l’année que de 0,3%, avec un léger sursaut d’1,4% d’un mois à l’autre se chiffrant à 172,28 MMDH, dont l’essentiel est détenu par les sociétés non financières, représentant 82,25% de l’encours total. Elles sont suivies des ménages avec un encours qui pèse 8,53%. Il y a par ailleurs lieu de souligner que l’encours des sociétés non financières privées n’a avancé que de 0,7% sur l’année et de 4,3% sur un mois à 141,711 MMDH. Dans le détail, on notera une forte hausse du recours aux crédits de trésorerie dans le BTP avec une progression de l’encours de 24,6% dans le secteur des transports et communications avec une amélioration de 22,8% et des industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques avec une hausse de 10,6%. A contrario, les fortes baisses ont touché les hôtels et restaurants avec un fléchissement de 52%, les industries extractives avec un repli de 44,5% et les industries chimiques et parachimiques avec une baisse de 37%. De même, l’encours détenu par les ménages a reculé de 23% sur l’année et de 26,1% d’un mois à l’autre, passant de 19,9 MMDH à 14,7 MMDH. Cette baisse du niveau des découverts contractés par les ménages est contrastée par l’avancement de 5,5% sur l’année des crédits à la consommation, malgré un léger recul de 0,1% d’un mois à l’autre, se fixant à 48,77 MMDH.
Les ménages champions du crédit immobilier
Parallèlement, les crédits immobiliers connaissent une légère hausse de 2,7% sur l’année et de 0,2% d’un mois à l’autre, portant l’encours à 247,5 MMDH au lieu de 247,03 MMDH en novembre 2016 ou encore 240,9 MMDH à fin 2015. Les ménages captent toujours l’essentiel de ces crédits avec un encours de 204,57 MMDH, soit un haussement de 3,4% sur l’année, malgré une baisse de 0,9% d’un mois à l’autre. Cette rubrique compte les crédits à l’habitat qui s’élèvent à 188,61 MMDH (et avancent de 5,2% sur l’année) et les crédits à la promotion immobilière (auto construction) qui reculent de 13,9% sur l’année de 13,8% d’un mois à l’autre. L’encours de cette rubrique passe de 17,92 MMDH à fin 2015 à 15,43 MMDH à fin 2016. L’encours aux promoteurs immobiliers, personnes morales, passe lui de 43,06 MMDH à fin 2015 à 43,01 MMDH à fin 2016.
Accélération trimestrielle de la croissance du crédit
Les données trimestrielles du crédit bancaire par branche d’activité font ressortir, en glissement annuel, une accélération du crédit bancaire à 4,2% en décembre 2016 après 4% en septembre 2016. Cette évolution recouvre d’une part un accroissement de 15,2% après 8,6% des concours alloués au commerce, de 7,3% après 1,7% de ceux au transport et communication et d’autre part une baisse de 4,2% après celle de 0,6% des concours à la branche bâtiment et travaux publics et de 4,8% des crédits aux industries manufacturières après une hausse d’1,2% un trimestre auparavant. Par secteur institutionnel, les concours alloués au secteur non financier ont progressé de 4,1% au lieu de 3,5% le mois précédent. Cette évolution traduit une accélération de la croissance des prêts au secteur privé à 3,4% après 2,5%, avec une hausse de 4,9% après 0,2% des prêts aux sociétés non financières privées.