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Le système de la promotion économique radioscopié par la Cour des comptes

Tant attendu par le grand public, le rapport annuel de la Cour des comptes, au titre des années 2016 et 2017, voit le jour et dresse, entre autres, la radioscopie du système de la promotion économique au Maroc. Détails !

Le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a présenté au roi Mohammed VI son rapport annuel au titre des années 2016 et 2017. Fruit de 32 missions effectuées par les différentes chambres de la Cour en matière de contrôle de la gestion et des activités des juridictions financières, ce rapport dresse, entre autres, une évaluation du système de la promotion économique.

L’objectif de ce volet est de «rendre compte de l’importance et de l’étendue des mesures promotionnelles prises par les pouvoirs publics dans différents secteurs de l’économie nationale, ainsi que leur impact sur l’amélioration de l’image du pays auprès de ses partenaires», souligne le rapport.

Ledit rapport mentionne, de prime abord, la complexité de la configuration institutionnelle du système de la promotion économique qui se distingue par la multiplicité des organes chargés de la promotion de l’investissement et de l’économie. Ainsi, l’évaluation s’est focalisée sur les organismes publics chargés de la promotion des investissements et de la PME, les établissements de promotion du tourisme, de l’investissement touristique et de l’artisanat à contenu culturel, ainsi que les institutions chargées de la promotion du commerce extérieur et de l’économie sociale et solidaire.

Les moyens de la promotion économique
Selon le rapport de la Cour des comptes, le dispositif de la promotion économique coûte directement et annuellement au budget de l’État environ 3.1 MMDH, et mobilise des ressources humaines avoisinant 1.600 cadres et agents.
Dans ce cadre, trois constats sont à souligner. Primo, le budget serait beaucoup plus important, si l’effort engagé au niveau des programmes d’accès aux technologies d’information, ainsi que la protection de la propriété industrielle et commerciale, étaient pris en considération. Secundo, sur un plan immatériel, les organismes chargés de la promotion manquent souvent de profils spécialisés sur certains maillons de la chaîne de valeur. Tertio, sur le plan législatif, plusieurs dispositions de la Charte de l’investissement (loi cadre n°18.95), qui définit les incitations de développement et de promotion des investissements, sont devenues obsolètes et peu attractives comparativement aux incitations proposées par les pays concurrents.

L’heure est désormais à l’évaluation !
En matière d’investissement, l’Agence marocaine de développement des investissements n’a maîtrisé que partiellement le processus décisionnel devant aboutir à la concrétisation des projets. Dans ce sens, le rapport a relevé une augmentation du volume des investissements contrebalancée par la faible création de postes d’emploi, et la lenteur de la procédure d’octroi des prestations et primes liées aux programmes d’appui aux PME.

Le secteur du tourisme, qui bénéficie de 66% des efforts consentis à la promotion économique, est sujet à plusieurs remarques. D’abord, la stratégie de la promotion conçue par les organismes de promotion du tourisme a été peu articulée autour du produit touristique. «L’Office national marocain du tourisme (ONMT) n’a pas suffisamment réussi à explorer d’autres voies pour promouvoir des produits de niche susceptibles de faire bénéficier d’autres destinations, hors Marrakech et Agadir, des retombées des flux touristiques», souligne le rapport.

En outre, le Plan Azur, l’un des piliers majeurs de l’accompagnement de la stratégie du tourisme «Vision 2020», manque de processus susceptibles d’aider à l’identification des objectifs réalisables, d’allouer des moyens budgétaires et humains, et de définir des tâches précises qui incombent à chaque intervenant aussi bien au sein de l’ONMT qu’au niveau des délégations du ministère du tourisme.

En sus, en termes de capacité litière, et sur un objectif global de 57.956 lits touristiques pour les six stations du Plan Azur à l’horizon 2020, seuls 1.576 lits ont vu le jour en 2015, soit un taux de réalisation de 2,7%.

En ce qui est de la promotion de l’artisanat, le chiffre d’affaires global, ainsi que le nombre d’employés dans le secteur, ont enregistré des évolutions favorables. Toutefois, le rapport relève que les autres indicateurs restent très éloignés des objectifs de la Vision 2015.

S’agissant de l’évaluation des stratégies de promotion de l’économie solidaire, le rapport mentionne la nécessité d’implémenter les dispositions juridiques afférentes à l’agrégation agricole en gage de l’aboutissement de l’action de l’Agence pour le développement agricole.

Quant à l’Office de commercialisation et d’exportation (OCE), en raison de l’inadaptation de ses infrastructures de collecte et de valorisation des produits agricoles, cet office a été dans l’incapacité d’agréger les agriculteurs pour qu’ils puissent valoriser leur production. D’autant plus, l’analyse de l’activité «export» de l’OCE a montré que ce dernier n’est plus un acteur important dans le domaine de l’export des produits agricoles et alimentaires, et qu’il n’accomplit cette mission que d’une manière accessoire.

Un environnement des affaires peu compétitif
La même source a mis en exergue les obstacles qui entravent l’évolution de l’environnement des affaires au Maroc. Il s’agit essentiellement de contraintes liées au coût exorbitant des facteurs de production inhérentes à un niveau élevé de la pression fiscale et à l’effet négatif du secteur informel sur la compétitivité des firmes nationales et étrangères.


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