Éco-Business

Le grand test pour l’agrofood «made in Morocco»

Pour la délégation des professionnels de l’agroalimentaire, la première participation du Maroc au Salon Food & Hotel Asia Food (FHA) qui se tient à Singapour du 12 au 15 avril, est un grand test. Près de 4.000 exposants sont au rendez-vous et il s’agit de donner une bonne visibilité aux produits nationaux.

Pour la première fois, le Maroc participe au Salon Food & Hotel Asia Food (FHA) qui se tient à Singapour du 12 au 15 avril. En effet, une poignée d’opérateurs a fait le pari de gagner des marchés dans la région de l’Asie pacifique. Et c’est avec l’appui logistique de l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACC) sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime que cette opération est rendue possible. Un pavillon de 96 m2 a été réservé pour un montant de 50.000 euros, afin de présenter le potentiel du Maroc dans le domaine de l’agroalimentaire et maritime: conserves d’olives et poissons, couscous et pâtes, condiments, plats cuisinés, etc. Salon biannuel, le FHA de Singapour tient sa 20e édition et table sur 63.000 visiteurs. Plateforme d’affaires par excellence, la manifestation réunit tous les grands acteurs dans les métiers de l’industrie de l’hôtellerie et de l’hospitalité, l’équipement et l’innovation. «Cette année, le Salon affiche 900 nouveaux exposants. Quatre nouveaux pays sont représentés. Il s’agit de l’Algérie, de la Hongrie, du Maroc et de la Pologne», a déclaré Lindy Wee, Commissaire du Salon. Les représentants du Maroc sont Cartier Saada, Damsa, Dari Couspate, Sicopa et VCR-Sodalmu. La Ficopam (Fédération des industries de la conserve des produits agricoles du Maroc) est aussi au rendez-vous.

Retard
Plus globalement, le FHA accueille 3;900 exposants issus de plus de 70 pays. Pour comprendre les enjeux de cette manifestation, on peut citer l’exemple de la France qui occupe un pavillon de plus de 650 m2 et qui pilote une délégation de près de 80 exposants. Lors de l’édition 2014, 85% des opérateurs se sont dit «satisfaits» de leur participation. Les professionnels marocains, eux aussi, espèrent, via Singapour, mettre un pied dans cette région du monde. S’il n’est pas trop tard ! «Je pense d’ailleurs que le Maroc ainsi que les opérateurs ont pris du retard sur ce marché. Nous avons pris l’habitude d’aller vers des marchés où l’on est sûr de réussir», souligne Driss Rhalimi, directeur commercial et marketing de Damsa, filiale de Copelit Group, basée à Laâyoune. L’entreprise a l’ambition de commercialiser de la conserve de poissons dans la région de l’Asie pacifique et de booster son chiffre d’affaires, de près de 800MDH en 2015. Jamil Benhassain, directeur général de VCR-Sodalmu, admet que la zone de l’Asie pacifique offre un grand potentiel. Toutefois, il estime qu’il est trop tôt pour dire si les affaires seront concluantes. «Il faut compter au moins trois participations avant de faire le bilan, mais si nous sommes là, c’est que nous savons que nous avons une offre de qualité et il faut tenir compte des exigences des marchés de la région qui insistent sur le label halal», explique le responsable de VCR-Sodalmu. Un label sur lequel mise la société Sicopa dont les produits sont certifiés pour accéder aux marchés musulmans.

Lobbying
Pour cette entreprise opérant à Fès, Singapour est donc un bon tremplin vers la Malaisie et l’Indonésie. «On démarre bientôt en Malaisie et nous avons l’ambition d’étendre aussi nos exportations vers le Japon et l’Australie. Et c’est ici à Singapour que nous avons l’occasion de rencontrer des clients intéressés par nos produits», affirme Heuda F.Guessous, directrice commerciale de Sicopa. La force de frappe de cette entreprise, qui réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires (80MDH) à l’export s’appuie sur un packaging spécifique à chaque marché où elle opère. Ces ambitions ont bien entendu besoin de mesures d’accompagnement, notamment en matière de facilitation d’obtention de visas. Un travail de lobbying doit être réalisé afin de ne pas «décourager» les opérateurs économiques désireux d’exporter le Made in Morocco vers ces marchés lointains. La procédure de visa pour Singapour peut durer jusqu’à 40 jours et il n’est pas sûr que la demande soit validée. Les exposants algériens qui ont souhaité participer à ce mega hub de réexportation pour les marchés de la région ont fait les frais des conditions draconiennes d’accès à Singapour. Résultat, le pavillon algérien était quasiment vide.


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