L’olive de table cartonne aux USA
Le Maroc a profité des mesures antidumping imposées par l’administration américaine à la filière espagnole d’olives de table. Les expéditions ont progressé de plus de 30% au cours du premier trimestre.
Les exportations marocaines d’olive noire de table, destinées au marché américain ont le vent en poupe. Selon l’association espagnole des exportateurs et industriels d’olives mûres (ASEMESA), les expéditions marocaines ont progressé de 33%, alors que les exportations espagnoles ont accusé une chute de 42%, passant de 6,9 millions de kg à 4 millions durant le premier trimestre 2018.
Durant cette période, le Maroc a expédié 3 millions de kg d’olives noires outre-Atlantique. Les marchés égyptien et turc ont également amélioré leurs ventes sur le sol américain respectivement de 50% (1,2 million de kg) et jusqu’à 83% (400.000 kg). À souligner que les deux filières égyptiennes et turque talonnent l’Espagne, leader mondial, en matière de production des olives de table. De fait, les Etats-Unis ont imposé des droits de douane allant jusqu’à 21,7% sur les exportations espagnoles d’olive noire de table. Celles-ci devraient connaître une chute vertigineuse, étant donné que la taxe la plus importante, à savoir 17,13%, n’a commencé à être appliquée que vers la fin du mois de janvier.
De fait, le ministère du commerce américain a imposé, outre les droits antidumping, une taxe compensatrice de 4,47 % sur l’ensemble des produits agricoles espagnols, et ce depuis novembre 2017. Les instances européennes ont essayé de convaincre les Américains que les aides et diverses subventions reçues dans le cadre du PAC, la politique agricole commune européenne, n’affecte nullement le prix de commercialisation de la marchandise finale. Pour le secteur espagnol, les prix réduits pratiqués par les exportateurs sont le résultat des efforts consentis par les producteurs ibériques en matière de réduction des coûts et d’investissements en technologie. Des arguments qui n’ont pas convaincu l’administration de Trump. Celle-ci estime que les prix bas pratiqués par les exportateurs espagnol d’olives mûres sont le fruit de cette politique européenne de subvention directe destinée à la filière agricole européenne, et espagnole en particulier, l’une des grandes bénéficiaires de ce programme. Cette situation n’est pas sans rappeler les déboires de la filière marocaine avec sa rivale espagnole, qui n’a de cesse de crier au dumping social dont bénéficie l’activité exportatrice agricole nationale. En attendant, cette mesure américaine ouvre de belles perspectives à l’exportation pour la filière nationale pour grignoter une part des 7 millions de kg que le secteur espagnol expédie vers le marché américains.
