Investissement : les entreprises patientent dans les OPCVM
Etranglés par le retournement de conjoncture, nombre d’entreprises sont contraintes de tirer sur les lignes de crédit bancaire pour s’en sortir. D’autres, en revanche, laissent leur cash sur les comptes bancaires ou renforcent leurs placements en OPCVM en attendant de la visibilité. A fin 2021, elles détenaient 16,3% de l’actif net des OPCVM, soit 96,4 MMDH contre 82,9 MMDH en 2020. En cinq ans, l’encours a augmenté de 44%.
L’inflation des coûts de production et le ralentissement de la demande et plus globalement la dégradation des perspectives économiques plongent de nouveau les entreprises dans l’incertitude. Les plus fragiles sont obligées de tirer sur les lignes de crédit pour s’en sortir. L’encours des facilités de trésorerie aux entreprises privées ressort en hausse de 10,2% sur un an en avril, à 198 MMDH, contre une croissance de 6,2% en janvier.
Dans le même temps, le rythme de croissance des dépôts (+11,5% sur un an en avril) traduit le manque de visibilité des entreprises. Ce qui matérialise davantage l’attentisme des patrons, c’est le niveau des investissements en OPCVM. L’encours des avoirs détenus par les entreprises non financières s’élève à 96,4 MMDH à fin 2021 contre 82,9 MMDH une année auparavant.
En cinq ans, il s’est renforcé de 44%. Le rebond spectaculaire de la Bourse en 2021 (+18%) n’explique pas à lui seul l’accélération de l’encours, puisque les entreprises non financières sont très peu exposées aux actions (les fonds actions et diversifiés représentent moins de 7% de leur portefeuille).
En revanche, elles sont très actives dans les fonds monétaires et obligataires à court terme pour des fins d’optimisation de trésorerie. Ils disposaient de 51 MMDH dans les fonds obligataires et 38 MMDH dans les OPCVM monétaires à fin 2021, selon les statistiques de l’AMMC.
6,5% de l’actif net détenus par les personnes physiques
L’industrie de la gestion collective s’ouvre de plus en plus au grand public puisque les avoirs des personnes physiques se sont eux aussi renforcés au cours des dernières années. Ils se chiffrent à 38,6 MMDH à fin 2021 contre 27 MMDH en 2016, en grande partie grâce aux fonds actions et diversifiés dont l’encours a augmenté de 7,5 MMDH sur la période. Les avoirs dans les fonds obligataires et monétaires, eux, affichent des hausses respectives de 22% et 17%.
Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO